La maniaco-dépression chez les enfants parfois confondue avec l'hyperactivité Posté le Dimanche 1 Octobre 2000 par Gestion

À la convention de l'American Psychological Association s'étant tenue au mois d'août 2000, la psychiatre Kay Redfield Jamison, auteure de "An Unquiet Mind: A Memoir of Moods and Madness" (en francais, "De l'exaltation à la dépression", voir notre section Suggestions de lectures) et "Night Falls Fast: Understanding Suicide" (paru récemment et qui connaît un succès surprenant étant donné son sujet) faisait le point sur ce qui est connu de la maniaco-dépression et sur ce que les psychologues apprennent toujours. Ce qui suit est tiré du compte rendu que l'auteur Ken Krehbiel a fait de sa présentation pour la revue Monitor de l'APA.

Chez les jeunes enfants, raconte Dr. Jamison, la maniaco-dépression est parfois confondue avec le déficit d'attention/hyperactivité ou avec la dépression. Il n'y a à peu près rien de pire, dit-elle, que de donner un stimulant comme le Ritalin à un enfant maniaco-dépressif.

S'informer de l'histoire de la famille est très important pour poser le bon diagnostic mais est encore parfois négligé. Parce que la maniaco-dépression a une composante génétique importante, il est important de faire un tour détaillé de l'histoire de la famille concernant les troubles de l'humeur et le suicide, "en plus de s'informer de la présence d'humeurs changeantes et d'irritabilité, d'euphorie, d'hypersexualité et de grandiosité, les idées qui se bousculent, la diminution du besoin sommeil, autrement dit les symptômes classiques de la manie. Cela peut sembler évident mais il est surprenant combien de gens ne posent pas ces questions au sujet des enfants qu'ils mettent sur Ritalin."

Parce que 60% des gens qui ont une maniaco-dépression ont une histoire d'abus de drogue ou d'alcool, il peut être difficile de diagnostiquer leur maladie car ils s'auto-médicamentent. Par ailleurs, certains patients avec des troubles de personnalité, tels qu'antisociale et borderline, sont occasionnellement diagnostiqués à tort comme étant maniaco-dépressifs à cause de leur nature impulsive et chaotique.

Pour Dr Jamison, il est important de ne pas perdre de vue de traiter la maniaco-dépression et certaines dépressions comme des maladies qui durent toute la vie. La plus grande erreur, considère-t-elle, est de traiter des épisodes isolés. Il est possible de traiter effectivement un épisode tout en empirant l'évolution à long terme.

Par ailleurs la psychothérapie ne peut pas guérir la maladie. Elle peut aider à composer avec celle-ci et à rester motivé à continuer à prendre la médication. Le traitement le plus judicieux reste une combinaison du traitement médicamenteux et de la psychothérapie qui peut faire une réelle différence pour prévenir la pire issue, le suicide.

http://www.apa.org/monitor/bipolar.html