Bonjour,

On parle souvent de harcelement moral dans le couple et des conséquences dramatiques que cela peut avoir sur la santé physique et psychique de la victime. Mais on ne parle jamais des enfants de ces couples !

Moi je suis née dans une famille de pervers narcissique . Si je souffre autant aujourd'hui c'est qu'heureusement ou malheureusement je ne sais pas je ne suis pas pervers moi même.

Mais comment dire la souffrance ? Comment dire, faire comprendre à vous tous qui êtes des individus avec vos joies, vos peines, vos ratés vos succés, comment vous expliquer dce que l'on ressent quand on n'est qu'un objet. Quand on a le droit de rien, lorsque'on n'a pas été élevé pour être quelqu'un mais pour être quelque chose ? Vous avez tous fait vos propres experiences, petits, plus grands ensuite, moi c'est interdit.

Je ne connais rien. Je n'ai aucune liberté de penser. Tout ce qui est synonyme de vie chez moi est proscrit, interdit.

Quand j'ai essayé de me poser en individu à 6 ans je me suis fait détruite par mon père par des procédés pervers : tout était de ma faute, je n'étais qu'une sale égoiste, il me disait que je puais, que j'étais sale, il sappait toutes mes réussites, se moquait de moi lorsque je faisais des crises de nerfs à cause de lui, m'imitait en me caricaturant lorsque j'éclatais en sanglots, J'ai vécu un enfer.

Surtout que les gens autour de nous , ne comprenant pas la situation car il s'agit d'une violence souterraine, me prenait exactement pour ce que mon père voulait me faire passer : une caractérielle, une petite gosse gatée, chiante bref..

Il m'interdit toute sortie avec des amis, tout, tout est interdit.Il me disait avec autorité et détermination qu'il voudrait tout savoir de ce que je ferais au lit avec mon copain ("je suis ton père j'ai le droit de savoir !"), il rentre sous ma douche et ma mère lui demande si je suis bien foutue, ce à quoi il répond " mais j'ai même pas eu le temps de voir !". Il me touche les fesses, mine de rien, fait des commentaires à ma mère sur mon physique en ma présence sans me regarder, pour me montrer que je suis bien son objet et qu'il fait ce qu'il veut de moi. Je lui demande d'arrêter mais c'est exactement comme si je n'avais rien dit, comme si je n'existais pas ; Si je hausse le ton il me fait passer pour quelqu'un d'agressif : "ce que tu peux être agressive : tu as fini de crier comme ça oui" en utilisant son autorité de pére idéal .Le pire est qu'il a une excellente image de lui et que les autres ne voient que cela : un homme introverti, calme, très sympathique, serviable, l'homme idéal quoi!

Je ne sais plus comment faire.
J'ai l'impression d'être coincée enterrée vivante, impossible de sortir sans qu'il ne s'approprie tous mes biens. Quand j'émets une idée c'est tellement évident que cette idée vient de lui, ou que je la dit parceque c'est lui qui m'a éduquée alors qu'il n'a jamais participé à aucune tache ménagère à aucune éducation nous concernant mon frère et moi.

C'est un pourri. Et ma grand mère paternelle est pareille. Elle débarque chez mes parents sans prévenir , qu'on soit là ou pas, avec des amis "pour faire visiter" à ces dits amis !

J'ai l'mpression d'être trainée dans la boue et de ne pouvoir réagir.
Je me suis reconnue dans les livres de Hirigoyen ( la violence perverse au quotidien", celui du Dr Lopez aussi "le vampirisme au quotidien" et enfin celui de poncet bonissol " en finir avec les tyrans et les pervers dans la famille".

J'ai besoin de gens qui ont vécu la même chose que moi. Ma lettre n'est pas très claire je n'arrive pas à en parler parceque j'ai trop mal, c'est une souffrance indescriptible.
Si vous avez vécu des situations de harcèlement moral dans votre vie privée, que vous êtes vous aussi enfant de pervers, merci de penser à moi !!!

J'ai besoin d'affection de réconfort, de la part de gens qui pourraient remplacer ce que mes parents ne m'ont jamais donné , cad tout !

Merci beaucoup.

Claire