La terreur nocturne, l'éveil confus et le somnambulisme se produisent alors que l'enfant est dans un état d'éveil partiel. C'est ce qui les distingue des réveils agités après un cauchemar où l'enfant est pleinement éveillé.

Ces éveils partiels se produisent habituellement durant une phase de sommeil profond au cours du premier tiers de la nuit. Il est généralement très difficile de réveiller un enfant pendant que cela se produit.

Typiquement, il ne se rappelle pas de l'événement ou très peu le lendemain. Dans jusqu'à 60% des cas, ce phénomène a déjà été présent dans la famille, ce qui suggère une forte influence génétique. La fréquence peut augmenter en réaction à un manque de sommeil ou d'autres stresseurs.

Les épisodes de somnambulisme chez les enfants consistent habituellement en déplacements tranquilles, non agités qui durent quelques minutes. Un somnambulisme occasionnel est relativement fréquent chez les enfants: 40% des enfants de 6 à 16 ans ont déjà vécu de tels épisodes. Mais seulement 2 à 3% vivent plus qu'un épisode par mois. Le phénomène devient moins fréquent après l'âge de 10 ans.

Les termes "éveil confus" et "terreur nocturne" sont souvent utilisés comme des synonymes pour décrire des éveils partiels agités chez les enfants mais certains auteurs suggèrent une distinction entre les deux. Ces épisodes agités sont souvent assez perturbants pour les parents.

Les éveils confus se voient surtout chez les jeunes enfants à partir de 18 mois jusqu'à environ 6 ans. Les épisodes évoluent souvent graduellement, les enfants commençant souvent par pleurer et appeler les parents, ce qui est suivi par une confusion manifeste qui peut être accompagnée d'un état de panique et d'une inconsolable agitation qui peut durer 30 minutes ou plus. L'enfant semble éveillé mais il est encore endormi. Il ne reconnaît pas ses parents et n’a pas conscience de ce qui lui arrive. Essayer de le réveiller est souvent peine perdue et inutile. La plupart du temps, quelques minutes après l'épisode de confusion, il se calme seul et reprend paisiblement le fil de sa nuit.

Les terreurs nocturnes quant à elles sont caractérisées par un début brusque de cris et d'agitation extrême, souvent chez des enfants plus vieux ou des adolescents. Elles durent typiquement quelques minutes seulement mais peuvent être accompagnées de mouvements violents, de comportements potentiellement dangereux comme courir.

Les éveils partiels agités sont relativement fréquents chez les enfants, affectant 3% des enfants entre 3 et 13 ans selon une récente recherche. Ils ne sont pas le signe d'une psychopathologie sous-jacente.

Il y a eu peu de recherches formelles sur le traitement des éveils partiels chez l'enfant. Le potentiel évident du somnambulisme et de certaines terreurs nocturnes de causer des blessures nécessite que les familles prennent des mesures pour sécuriser l'environnement. Cela est habituellement accompli par une combinaison de surveillance de la part des parents et d'autres mesures de sécurité comme de réduire l'accès aux balcons, aux portes extérieures et à d'autres endroits potentiellement dangereux à l'intérieur et l'extérieur de la maison. L'utilisation d'alarmes et de barrures est parfois appropriée mais ne doit pas compromettre la sécurité et une évacuation en cas d'urgence. Les parents doivent également voir à la sécurité de l'environnement si l'enfant dort à l'extérieur de la maison.

Réveiller l'enfant à certaines heures au cours de la nuit (dans le premier tiers de celle-ci) peut aussi être efficace. Dans des cas particulièrement sévères, l'utilisation d'une faible dose d’anxiolytique ou d'antidépresseur peut être efficace.

Les cauchemars surviennent durant une phase de sommeil paradoxal, vers la fin d'un cycle du sommeil, le plus souvent dans la seconde moitié de la nuit. Un vif rappel des images du rêve au réveil peut amener une agitation.

Alors que l'agitation faisant suite à un cauchemar peut en apparence ressembler à la terreur nocturne, les enfants sont, dans ce cas, bien éveillés, consolables et peuvent décrire le contenu de leurs rêves. On estime qu'entre 25 et 50% des enfants feraient des cauchemars. Alors que les mauvais rêves ne nécessitent pas de traitement chez la grande majorité des enfants, la présence de cauchemars excessivement fréquente avec des contenus particulièrement violents peut signaler le besoin d'une évaluation psychologique. Il est bon, dans la journée, d'entamer une discussion à propos des cauchemars et d'aider les enfants à bien faire la différence entre les rêves et la réalité (faire le point sur les monstres par exemple).

Psychomédia avec source: Medscape
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