Quatre associations de famille saisissent le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) afin d'attirer l'attention sur l'inadéquacité des soins aux personnes autistes dans les établissements et la situation préoccupante des familles.

"Quelles sont les origines exactes de l'autisme et ­ corollaire ­ quelles sont les prises en charge thérapeutiques les plus adaptées pour venir au mieux en aide aux personnes souffrant de cette affection hautement handicapante qui touche entre 60 000 et 80 000 personnes en France ? Cette question fait, depuis plusieurs décennies, l'objet d'une controverse récurrente. Celle-ci oppose, schématiquement, les tenants d'une approche psychanalytique à ceux qui postulent que les syndromes autistiques sont la conséquence de troubles organiques et la résultante d'anomalies du développement neurologique.

(...) en saisissant de cette question, courant juillet, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), les responsables de quatre associations de familles touchées par cette affection ont choisi de relancer la controverse.

(...) Les associations estiment, en outre, que les méthodes de thérapies comportementales et cognitives (centrées sur le symptôme) ayant prouvé leur efficacité et étant préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont trop peu utilisées en France et que les établissements qui y ont recours sont trop peu nombreux. A ce titre, elles qualifient de "surprenant" et d'"inadmissible" le fait que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la santé, ait retiré du site de son ministère un rapport de l'Inserm affirmant l'efficacité de ces méthodes cognitivo-comportementales et leur supériorité sur les approches psychodynamiques et psychanalytiques.

(...) Mme Ferguson, présidente de Fondation Autisme, agir et vaincre, rappelle que la France a été condamnée, en mars 2004, par le Conseil de l'Europe à la suite d'une plainte déposée par plusieurs associations pour non-respect de la Charte sociale européenne dans la prise en charge des personnes souffrant d'autisme.

(...) "Les traitements des personnes autistiques par des méthodes de psychiatrie psychanalytique trop souvent utilisées en France sont obsolètes et abandonnés depuis de nombreuses années, notamment aux Etats-Unis et dans les pays scandinaves , peut-on lire dans le texte de la saisine du CCNE. En revanche, les causes organiques de l'autisme ont conduit à développer dans ces pays, depuis plus de 40 ans, de nouvelles expériences éducatives et des projets thérapeutiques et éducatifs intégrant les données de la psychologie cognitive et de l'analyse comportementale. "

Psychomédia avec source:
Le Monde