"Sevrer les femmes de certains antidépresseurs dans les derniers mois de la grossesse pour protéger les enfants à naître peut être une pratique injustifiée et dangereuse, selon des experts, dont le commentaire paraissait hier dans le Journal de l'Association médicale canadienne.

(...) «Comme pour tout en médecine, on doit trouver un équilibre entre les risques et les avantages. On sait que le risque est très réduit pour le bébé mais qu'il est très grand pour plusieurs femmes», explique l'un des auteurs.

Une dépression non soignée pendant une grossesse peut entraîner des pensées suicidaires, l'abus d'alcool ou de drogue, l'hypertension, l'avortement spontané, des bébés de faible poids et une dépression postpartum, notent les auteurs.

L'été dernier, l'Administration américaine des aliments et médicaments (FDA) et le ministère canadien de la Santé ont enjoint les fabricants de ces antidépresseurs de produire des mises en garde au sujet des complications postnatales observées chez certains enfants de mères qui prenaient les médicaments -- lesquels incluent le Paxil (Deroxat), le Prozac et le Zoloft.

Jusqu'à 30 % des nouveau-nés exposés aux médicaments avant leur naissance présentent des symptômes comme de l'agitation, un faible tonus musculaire, des pleurs faibles, des problèmes respiratoires et parfois des crises d'épilepsie."

Par ailleurs, "Santé Canada met en garde les femmes enceintes concernant l'utilisation du Paxil (Deroxat), après qu'une étude a révélé que les risques d'anomalie congénitale chez l'enfant doublent lorsque la mère a pris cet antidépresseur pendant le premier trimestre de sa grossesse.

(...) Santé Canada soutient dans son communiqué que la majorité des anomalies observées sont des communications interventriculaires -- des trous entre les ventricules gauche et droit du coeur, qui laissent passer le sang entre les deux. Cette malformation est généralement considérée comme légère et dans la majorité des cas (80 à 90 %), elle se répare d'elle-même après la naissance.

(...) L'étude révèle que la prévalence d'anomalies congénitales et de malformations cardiaques était de 4 % et 2 % respectivement pour les femmes ayant pris du Paxil (Deroxat), contre 3 % et 1 % dans l'ensemble de la population."

PsychoMédia avec source: Le Devoir