Le psychiatre américain Aaron T. Beck, 85 ans, « qui a remis en cause le dogme freudien dans les années soixante en développant la thérapie cognitive » (New York Times) est l'un des cinq récipiendaires du prix Lasker, le plus prestigieux prix médical américain.

« La thérapie cognitive est l'une des plus importantes avancées - sinon la plus importante - dans le traitement des maladies mentales des cinquante dernières années » selon Dr Joseph L. Goldstein, le président du jury.

La thérapie cognitive, décrit le New York Times, est une technique de counseling dans laquelle les patients apprennent à désamorcer leurs pensées défaitistes. Beck a montré, avec ses étudiants, que cette approche pouvait amener le rétablissement de maladies mentales sérieuses, avec des sessions hebdomadaires, en deux ou trois mois.

En faisant ces avancées, il a établi un nouveau standard pour l'évaluation de l'efficacité de tout type de psychothérapie, affirme le jury, en testant ses méthodes thérapeutiques dans des études cliniques avec un degré de rigueur encore jamais égalé pour quelque forme de psychothérapie, incluant la psychanalyse.

Beck publiait la plus grande partie de ses travaux dans son propre journal, Cognitive Therapy and Research, en partie parce que les psychiatres résistaient ou rejetaient ses résultats.

Dans une lettre au New York Times le 6 mars 1983, il disait comprendre la réticence de ses collègues et expliquait que lui-même, à la fin des années cinquante, avait entrepris des recherches pour prouver que la colère tournée contre soi jouait un rôle central dans la dépression (une hypothèse psychanalyste) mais que, à sa surprise, cette hypothèse ne fut pas confirmée.

Beck est notamment l'auteur du fameux « Inventaire de dépression de Beck », un test évaluant la dépression en intégrant une approche cognitive.

Psychomédia avec source : New York Times.
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