Adrian White, psychologue social à l'Université de Leicester (Royaume-Uni), a analysé plus de 100 études réalisées à travers le monde pour dresser une carte du monde du bien-être psychologique. Plus de 80 000 personnes ont été interrogées dans ces recherches sur leur niveau de bonheur ou de satisfaction par rapport à leur vie.

Les 20 pays où les gens se déclarent les plus heureux sont :
1. Danemark
2. Suisse
3. Austriche
4. Islande
5. Les Bahamas
6. Finlande
7. Suède
8. Bhoutan
9. Brunei
10. Canada
11. Irlande
12. Luxembourg
13. Costa Rica
14. Malte
15. Les Pays-Bas
16. Antigue and Barbade
17. Malaysie
18. Nouvelle Zélande
19. Norvège
20. Les Seychelles

D'autres résultats remarquables sont :

23. États-Unis
35. Allemagne
41. Royaume-Unis
62. France
82. Chine
90. Japon
125. Inde
167. Russie

Les 3 pays rapportant le moins de bien-être sont :

176. République démocratique du Congo
177. Zimbabwe
178. Burundi

Il y a une croyance, dit l'auteur, que le capitalisme rend les gens malheureux. Mais, quand on demande aux gens s'ils sont satisfaits de leur vie, ceux des pays ayant un meilleur système de santé, un produit national brut par personne plus élevé et un meilleur accès à l'éducation sont beaucoup plus susceptibles de se dire satisfaits.

Nous avons été surpris, dit-il, de voir des pays asiatiques obtenir des résultats aussi bas, tels que la Chine au 82e rang, le Japon au 90e et l'Inde au 125e. Ce sont des pays qui sont considérés comme ayant un fort sentiment d'identité collective, ce que d'autres chercheurs ont associé au bien-être.

Les analyses montrent que le niveau de bien-être d'une nation est lié aux niveaux de santé (corrélation de 62 %), de richesse (52 %) et de disponibilité de l'éducation (51 %). Ces trois prédicteurs sont d'ailleurs fortement corrélés entre eux, ce qui illustre leur interdépendance.

Le concept de bonheur (ou de satisfaction par rapport à la vie) explique l'auteur, est actuellement un domaine de recherche important en économie et en psychologie, associé surtout aux nouveaux développements en psychologie positive. Il est aussi devenu un élément du discours politique au Royaume-Uni.

Les chercheurs font valoir que des évaluations régulières réalisées en collaboration par des chercheurs de différents pays permettraient de suivre les changements dans le bien-être et d'identifier les événements qui peuvent l'affecter. Par exemple, quel effet peut avoir une guerre, une famine ou un succès national sur le niveau de bonheur des citoyens.

Des recherches futures vont permettre de nuancer la signification de ces résultats. Par exemple certaines recherches indiquent que les méthodes utilisées pour mesurer le bonheur influent sur les résultats. Les réponses à des questions telles que « À quel point êtes-vous satisfaits de votre vie ? » ou « À quel point êtes-vous heureux ? » ne concordent pas directement avec les résultats de recherches qui demandent plutôt aux gens d'évaluer leur bien-être à différents moments de la journée. Des différences culturelles expliqueraient en partie les différences entre satisfaction générale rapportée et bien-être au quotiden.

Nous retrouvons le même genre de distorsion dans des recherches qui montrent que les Français se considèrent en moins bonne santé que les Américains alors que leur longévité est supérieure de 3 ans.

La santé est d'ailleurs en forte corrélation dans diverses recherches avec le niveau de bonheur, ce qui pose des questions sur l'interprétation de la différence de bien-être rapportée entre Américains (23e rang) et Français (62e rang).

Voyez également :

- Mesures du bien-être dans le quotidien des femmes
- Variation du niveau de bonheur au cours de la vie
- Dossier : Bonheur et bien-être
- Santé : variation entre quartiers à Montréal et dans les grandes villes (Canada)

Psychomédia avec sources : University of Leicester.
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