Dans un article publié dans la revue Archives of General Psychiatry, les chercheurs Jerome C. Wakefield and Allan Horwitz argumentent que des périodes prolongées de symptômes qui correspondent au diagnostic de dépression sont fréquentes chez les gens ayant vécu des pertes importantes ou certaines circonstances difficiles de la vie, que ces réactions sont normales et ne devraient pas être diagnostiquées comme une maladie.
Selon une enquête menée auprès de 8,098 Américains au début des années 1990, une personne sur 6 rencontre les critères diagnostiques de la dépression à un moment de sa vie.

Dans 25% des cas, les personnes qui présentent ces symptômes viennent de vivre un événement stressant tel qu'un divorce ou une perte d'emploi.

La liste des symptômes servant de critères diagnostiques pour la dépression ne permet pas, considèrent les auteurs, de faire la différence entre une réelle dépression et les réactions normales suite à un événement difficile. Ils recommandent une révision des critères diagnostiques de la dépression afin qu'ils permettent d'exclure les gens qui vivent des réactions normales.

Ils croient aussi que les traitements par médicaments peuvent souvent être inappropriés pour les gens qui vivent des réactions douloureuses mais normales aux événements stressants de la vie. Une thérapie de support pourrait toutefois être utile pour les aider à ne pas développer une réelle dépression suite à un événement difficile.

Wakefield et Horwitz remarquent que la tristesse est de plus en plus vue comme pathologique aux États-Unis. Ils ont écrit un livre intitulé "La perte de la tristesse: Comment la psychiatrie a transformé la peine normale en trouble dépressif" ("The Loss of Sadness: How Psychiatry Transformed Normal Sorrow Into Depressive Disorder")

Psychomédia avec source: Washington Post.
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