Une recherche sur la santé mentale et physique des enfants, menée par la MGEN (Mutuelle générale de l'Education nationale), a choqué plusieurs parents. Ces derniers se sont fait transmettre par leurs enfants un laborieux questionnaire que plusieurs ont jugé beaucoup trop indiscret.

Un conseil de la FCPE-Paris, la première fédération de parents d'élèves,

prévu aujourd'hui va se prononcer sur cette recherche. Si la fédération maintient son opposition, la ville de Paris, chargée de la santé scolaire, pourrait abandonner la poursuite de la recherche qui avait été suspendue le 30 avril en raison des protestations.

L'enquête comporte des dizaines de questions qui ont pour but de repérer notamment l'hyperactivité ou des troubles du comportement chez l'enfant et de réunir des données sur la relation parents-enfants ou les antécédents familiaux (alcoolisme, dépression, etc.).

Parmi ces questions, on retrouve par exemples:

«L 'embrassez-vous ?», «Fouillez-vous ses affaires personnelles ?» un membre de la famille a-t-il "déjà eu l'habitude de vérifier, compter ou nettoyer de façon répétitive», «Au cours de l'année écoulée, combien de fois avez-vous eu besoin d'un premier verre pour pouvoir démarrer après avoir beaucoup bu la veille ?», un membre de la famille «a-t-il déjà tenté de mettre fin à ses jours ? Si oui, est-il décédé ?».

«Le fait que j'ai été déprimée ou que j'ai bu ne regarde pas l'Éducation nationale, tranche (une mère). En plus on nous parle d'anonymat, mais le dossier de ma fille porte un numéro. C'est une marque de mépris de l'Éducation nationale. Le questionnaire demande au moins deux heures de boulot et remue des tas de choses à l'intérieur.» (Libération)

Les différents intervenants reconnaissent qu'il y a eu lacune au niveau des informations fournies aux parents.

Les chercheurs assurent que toutes les garanties d'anonymat avaient été prises et approuvées par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). Ils viennent d'obtenir de Bruxelles le feu vert pour mener des études similaires dans plusieurs pays européens.

Sources:
Libération
France3

La recherche sur la santé mentale est un sujet sensible. D'autant plus sans doute, dans le contexte social plus général où la vie privée est de plus en plus menacée et où sa protection requiert de plus en plus de vigilance de la part des citoyens. Par ailleurs, les amalgames entre délinquance et santé mentale qui ont été mis de l'avant récemment n'ont pas de quoi rassurer.

Voyez sur ces sujets:

Internet, toutes vos traces disponibles sur demande? (projet de décret, France)
Vol à l'étalage par des enfants, oppositions au fichage génétique
Comité d'éthique contre le dépistage précoce des troubles de conduite
Recul de Sarkozy, pas ''d'amalgame'' entre santé mentale et délinquance
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