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L'Agence européenne d'évaluation des médicaments (EMEA) a suspendu, jeudi le 23 octobre, l'autorisation de commercialisation de l'Acomplia (rimonabant), le médicament pour aider à maigrir du laboratoire franco-allemand Sanofi-Aventis.

Commercialisé dans 18 pays de l'Union europénne et en France depuis mars 2007, Acomplia faisait l'objet d'une controverse en raison des effets secondaires tels que la dépression, les tendances suicidaires et d'autres effets neurologiques. Le médicament n'avait pas été autorisé aux États-Unis en raison de ces effets secondaires.
Deux ans après l'autorisation de mise en marché (juin 2006) et des mises en garde successives, l'Union européenne a finalement jugé que les bienfaits de l'Acomplia n'étaient pas supérieurs aux risques. Il s'est d'ailleurs avéré que l’efficacité en situation réelle était moindre que celle attendue sur la base des essais cliniques (qui était déjà modeste).

Après avoir suscité beaucoup d'enthousiasme et d'investissements, il s'avère que les médicaments de cette catégorie, dont le taranabant de Merck, reposent sur une approche sans doute difficilement viable. Il y a quelques semaines, Merck abandonnait d'ailleurs ses essais cliniques en phase 3 et le développement de son médicament.

Ces médicaments, en agissant sur des récepteurs des cannabinoïdes du cerveau, diminuent le plaisir de manger. Mais ce faisant, ils peuvent diminuer le plaisir de beaucoup de choses. A l'origine, Sanofi-Aventis espérait d'ailleurs commercialiser l'Acomplia comme un médicament de sevrage tabagique.

Le Champix, médicament anti-tabac, fait aussi l'objet de controverse en raison de ses effets secondaires, bien qu'il agirait d'une façon moins générale en ciblant plus spécifiquement les circuits répondant à la nicotine. Ce qui ne l'empêcherait peut-être pas d' être anti-alcool également.

Sanofi-Aventis dit vouloir poursuivre son programme de développement clinique en cours de Phase III pour Acomplia afin d'évaluer le profil bénéfice/risque chez les personnes diabétiques ou atteintes de maladies cardiovasculaires.

En France, entre mars 2007 et juillet 2008, environ 220.000 personnes ont été traitées avec Acomplia. On estime que 50.000 sont en cours de traitement.

Psychomédia avec source:
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