Des produits chimiques toxiques qui ont envahi notre vie quotidienne sont de plus en plus considérés responsables d'une altération de la fertilité masculine.

"Les problèmes de l'appareil reproducteur masculin sont aujourd'hui potentiellement aussi graves que le réchauffement climatique", affirme le professeur Niels Skakkebaek directeur de recherche à l'hôpital universitaire de Copenhague, dans le documentaire "Mâles en péril" de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade qui sera présenté mardi le 25 novembre à 21 heure sur Arte.

Dans les pays industrialisés, on observe une diminution de 50 % du nombre et de la qualité des spermatozoïdes chez les hommes, un doublement de l'incidence du cancer des testicules et une multiplication de certaines malformations génitales chez l'homme.

Depuis plusieurs années, les études et les observations menées sur des animaux montrent que les hormones sexuelles sont affectées : des grenouilles mâles exposées à des pesticides deviennent hermaphrodites, des alligators voient le taux de testostérone chuter, des populations de poissons dans les rivières et les estuaires se féminisent...

Il apparaît que certaines molécules chimiques contenues dans les objets en plastique, les cosmétiques, les emballages alimentaires et autres sont des perturbateurs endocriniens qui agissent sur le système hormonal. Mais il n'y a actuellement aucune législation qui tienne compte de l'interaction entre les différentes substances; on analyse toujours les effets d'une seule molécule à la fois, constate le documentaire.

Ce serait la fréquence et la durée de l'exposition aux pesticides, phtalates, bisphénol A et autres substances introduites à faibles doses dans notre environnement qui seraient en cause.

Le documentaire, qui a reçu le prix Europa 2008 du meilleur programme télévisé d'actualité, sera suivi d'un débat avec la participation de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'écologie; François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures, une association française de lutte pour l'environnement; et le Professeur Andreas Kortenkamp, responsable du service de toxicologie de l'université de Londres.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Arte TV