Dans son dernier bulletin de la mi-février, l'European Laboratory of Political Anticipation (aussi connu sous le nom de LEAP/Europe 2020), un groupe de réflexion européen, prévoit au quatrième trimestre de 2009 une phase de "dislocation géopolitique mondiale" qui se conclurait par des logiques d'affrontements (des semi-guerres civiles), rapporte le quotidien Le Monde.

Cette association a pour but l'anticipation politique et réunit des contributeurs indépendants issus des milieux politiques et économiques et de professionnels européens de différents secteurs.

Selon LEAP/E2020, cette nouvelle phase de la crise sera façonnée par deux phénomènes:
- la disparition du socle financier (dollars et dettes) sur l'ensemble de la planète;
- la fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux.

Selon LEAP/E2020, le Sommet du G20 d'avril 2009 constituerait la dernière chance pour réorienter de manière constructive les forces en action, c'est-à-dire avant que la séquence de cessation de paiement du Royaume-uni, puis des États-Unis ne se mette en branle. Faute de quoi, ils perdront tout contrôle sur les évènements.

Les régions où le système de protection sociale est le plus faible et celles où circulent massivement des armes à feu (seuls les États-Unis sont dans ce cas parmi les grands pays) seraient les plus durement touchées. L'Amérique latine, mais aussi les États-Unis seraient les zones les plus à risques alors que la dangerosité physique directe resterait marginale en Europe, selon selon Franck Biancheri qui dirige l'association.

Le LEAP alerte aussi sur les risques de pénuries possibles d'énergie, de nourriture, d'eau, dans les régions dépendantes de l'extérieur pour leur approvisionnement et conseille de faire des réserves.

"Cette perspective apocalyptique pourrait faire sourire", commente Le Monde, "si ce groupe de réflexion n'avait, dès février 2006, prédit avec une exactitude troublante le déclenchement et l'enchaînement de la crise. Il y a trois ans, l'association décrivait ainsi la venue d'une "crise systémique mondiale", initiée par une infection financière globale liée au surendettement américain, suivie de l'effondrement boursier, en particulier en Asie et aux États-Unis (de - 50 % à - 20 % en un an), puis de l'éclatement de l'ensemble des bulles immobilières mondiales au Royaume- Uni, en Espagne, en France et dans les pays émergents. Tout cela provoquant une récession en Europe et une "très Grande Dépression" aux Etats-Unis".

Psychomédia avec sources:
Le Monde
europe2020.org