Dans une lettre ouverte publiée jeudi le 2 juillet dans le quotidien Le Monde, l'écrivain français Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008, plaide pour la sauvegarde de la rivière Romaine, joignant ainsi sa voix aux opposants du "monstrueux projet d'Hydro-Québec".

"La rivière Romaine est un de ces lieux merveilleux qui ont survécu sur notre planète très maltraitée par la civilisation industrielle. C'est un fleuve long de près de 500 kilomètres qui unit les régions arctiques du Québec à la côte atlantique, au-dessus de l'estuaire du Saint-Laurent. Né dans les forêts du Grand Nord, il traverse tous les systèmes naturels et alimente un vaste bassin fait de lacs, de rivières et de rapides", décrit le Clézio.

La construction des quatre barrages que projette Hydro-Québec, en vue de la production d'électricité qui sera vendue directement aux Etats-Unis, expose-t-il, va détruire une grande partie de la Romaine et priver le peuple autochtone innu (les Montagnais) de son milieu de vie. «Regardez bien la photo qui accompagne cette tribune, car dans quelque temps, elle ne sera peut-être plus qu'un souvenir», écrit-il. «La forêt disparaîtra, ainsi que toute vie». «Le résultat, poursuit-il, sera pendant longtemps la décomposition végétale et l'asphyxie de l'écosystème.»

Il invoque le caractère sacré de la Romaine pour les Montagnais, pour qui elle est la « mère nourricière [...] liée à leur histoire depuis des millénaires ».

Enfin, citant l'un de ses poèmes, l'écrivain rend hommage à la poétesse innue Rita Mestokosho, de Mingan, pour son combat contre le projet de La Romaine.

Photo: Radio-Canada

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Radio-Canada
Le Devoir