Une délégation du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme est à Montréal-Nord aujourd'hui (mercredi 21 octobre) et demain afin d'enquêter sur le profilage racial, rapporte Le Devoir.

Mme Gay McDougall, experte en droit des minorités pour l'ONU, doit s'entretenir avec les porte-parole des principaux organismes communautaires de Montréal-Nord, avec le président de la Ligue des Noirs, Dan Philips, et avec le directeur du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), Fo Nemi.

«Nous avons l'intention de lui parler de la discrimination raciale dans l'emploi, du taux de chômage alarmant des minorités et aussi de profilage racial», a indiqué M. Nemi. «Il ne sera pas juste question de racisme, mais aussi de pauvreté et d'exclusion», a-t-il précisé.

La transparence des enquêtes réalisées par des policiers sur leurs collègues, dans les cas de morts d'hommes, est aussi au coeur des préoccupations de M. Niemi et de Dan Philips. En vertu des pratiques en vigueur, lorsqu'un qu'un citoyen est abattu par un policier en devoir, l'enquête est transférée à un autre corps policier pour assurer la transparence du processus. C'est ainsi que le Service de police de Montréal (SPVM) enquête sur la Sûreté du Québec, et vice-versa, dans la métropole. De telles enquêtes débouchent rarement, sinon jamais, sur des accusations criminelles contre les policiers impliqués.

Rappelons qu'en août 2008, la mort de Fredy Villanueva, tué lors d'une intervention policière dans Montréal-Nord, a provoqué de violentes manifestations. Une enquête publique sur cette affaire doit débuter le 26 octobre prochain.

La visite de Mme McDougall s'inscrit dans le travail de mise à jour du bilan du Canada en matière de droits de la personne.

Dans son rapport sur le Canada en 2005, le Haut Commissariat avait jugé sévèrement le SPVM pour ses arrestations massives, sans discernement, lors de manifestations. Entre 1999 et 2005, quelque 2000 manifestants ont été appréhendés à Montréal, plus que dans n'importe quelle autre ville du pays. La plupart des poursuites ont été abandonnées en cours de route. Les tribunaux ont d'ailleurs fustigé le SPVM dans une série de décisions sur le caractère abusif et disproportionné de ces arrestations, rapporte Le Devoir.

Psychomédia avec sources: Le Devoir, Radio-Canada.
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