Le taux de suicide en prison est passé de 4 pour 10.000 en 1960 à 19 pour 10.000 en 2008, indique l'Institut national d'études démographiques (INED) dans son dernier bulletin mensuel, "Population et sociétés", publié mercredi 16 décembre.

Le taux de suicide dans les prisons françaises est ainsi le plus élevé de l'Europe des Quinze, loin devant le Danemark (13 pour 10.000), la Grèce ayant le taux le plus bas (4 pour 10.000).

Le niveau le plus élevé a été atteint en 1996 avec 26 suicides pour 10.000 détenus. Après une baisse au cours des dernières années, l'année 2008 a connu une nouvelle augmentation.

Les hommes incarcérés se suicident 5 à 6 fois plus que les hommes âgés de 15 à 59 ans dans la population générale.

La surpopulation carcérale, note l'INED, n'est pas seule en cause. Car "alors que le taux d'occupation des établissements pénitentiaires diminue au début des années 1990, le taux de suicide augmente. Et lorsque le taux d'occupation augmente à partir de 2002, celui du suicide a tendance à diminuer". Par ailleurs, la moitié des suicidés étaient seuls en cellule.

Les suicides se produisent "en majorité en début de détention". Un quart survient dans les deux mois qui suivent l'incarcération et la moitié dans les six premiers mois. Les prévenus, plus récemment incarcérés et en attente de leur jugement, se suicident deux fois plus que les condamnés.

Le taux de suicide, par ailleurs, augmente avec la gravité de l'infraction. Sur la période 2006-2008, 37 suicides pour 10.000 détenus pour homicide ont été ainsi recensés.

Psychomédia avec source:
Le Nouvel Observateur