La dyscalculie, touche 3% des adultes en France, dont 0,55 % de façon sévère, selon une étude de l'Insee, menée par le chercheur en psychologie Jean-Paul Fischer, de l'Université de Nancy (France) et ses collègues.

La dyscalculie est une difficulté dans le traitement des informations numériques, notamment le calcul. Elle peut être acquise (c’est le cas de personnes qui savaient calculer mais qui ont perdu en grande partie cette capacité, par exemple à la suite d’un accident neurologique), ou développementale si elle concerne des personnes incapables d’apprendre à calculer à un niveau normal.

L'identification des personnes potentiellement dyscalculiques était basée sur un critère de difficulté en calcul et un critère de divergence entre performance en calcul et en français, pour des épreuves comparables.

Par exemples, chez les personnes identifiées comme potentiellement dyscalculiques, 48% ne pouvaient lire ces deux nombres 20 007 et 36 000 015, 30% ne pouvaient en lire qu'un seul et 22% pouvaient lire les deux; des soustractions telles que 13 - 8, 25 - 7 étaient peu réussies.

La proportion d'adultes atteints de dyscalculie (3%) est plus importante que celle constatée dans une étude, publiée en 2007, réalisée avec enfants ou préadolescents de CE2 et de sixième (1,1%). Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les enfants sont soumis à plusieurs heures de travail en mathématiques par semaines alors que les adultes peuvent éviter quasi totalement toute activité de calcul.

La société actuelle permet plus facilement qu'autrefois d'éviter le calcul mental, considère le chercheur: par exemples, l'affichage des prix au kilo dans les supermarchés, la déclaration d'impôts préremplie ou la généralisation des calculettes font que "sans que cela se voie trop, on peut vivre presque normalement", observe-t-il. "Mais si les gens calculaient un peu plus, il y aurait moins de crédits revolving à 22% d'intérêts", commente-t-il.

L'étude montre que les femmes sont plus nombreuses à présenter une dyscalculie (4,31 %) que les hommes (3,13%). La dyscalculie diminue avec le niveau d'étude: 8,7% des adultes qui se sont arrêtés avant le collège sont jugés dyscalculiques, 4% de ceux qui ont atteint un niveau d'études secondaires et 0,5% de ceux qui ont fait des études supérieures.

La dyscalculie est assez souvent, mais pas toujours, accompagnée de dyslexie (difficulté d'apprentissage du langage).

Psychomédia avec sources:Insee, L'Express.
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