Il pourrait y avoir deux types de sclérose en plaques (SEP) qui répondrent différemment au traitement avec l'interféron bêta, selon des chercheurs américains et néerlandais dont les travaux sont publiés dans Nature Medicine.

La sclérose en plaques - dans ses formes bénigne, rémittente-récurrente, progressive primaire ou progressive secondaire - est la maladie neurologique la plus courante chez les jeunes adultes.

Les médicaments interféron bêta réduisent en les rechutes (attaques) d'un tiers en moyenne chez les personnes atteintes de la forme rémittente-récurrente.

Une étude a montré que 55 personnes sur 100 prenant l'interféron bêta avaient une attaque sur 2 ans comparativement à 69 sur 100 de celles prenant un placebo (produit inactif). Certaines personnes rapportent des effets secondaires tels que des symptômes pseudo-grippaux.

Lawrence Steinman de l'Université Stanford et ses collègues ont mené cette étude avec un modèle animal de la sclérose en plaques. Des travaux précédents de cette équipe ont mené au développement d'un autre traitement de la SEP, le natalizumab (Tysabri).

La sclérose en plaques est déclenchée quand des cellules du système immunitaire, les cellules T, attaquent la gaine de myéline qui entoure les nerfs. Les cellules du système immunitaire communiquent entre elles au moyen de molécules appelées cytokines. Steinman et ses collègues ont créé des modèles animaux dans lesquels les cellules T attaquant la myéline sécrétaient surtout la cytokine gamma-interféron ou une autre appelée IL-17.

Ils ont constaté que le traitement à l'interféron bêta améliorait la condition des animaux dont la SEP a été induite par des cellules sécrétant le gamma-interféron mais amplifiait les symptômes chez ceux dont la SEP a été induite par des cellules sécrétant le IL-17.

Les chercheurs ont ensuite réalisé des tests sanguins chez 26 personnes atteintes de sclérose en plaques et traitées avec l'interféron bêta. Celles qui avaient des niveaux très faibles de IL-17F répondaient bien au traitement à l'interféron bêta contrairement à celles qui avaient des niveaux très élevés. Dans certains cas, il semble que ce traitement avait empiré la maladie.

Ces résultats doivent être confirmés par des études avec un plus grand nombre de personnes, dit Steinman. Mais, dit-il, ces résultats ont le potentiel d'influencer le traitement de la sclérose en plaques. Un test sanguin simple, déjà disponible, pourrait épargner à plusieurs personnes l'inconvénient et les effets secondaires d'un traitement qui peut ne pas fonctionner ou empirer la maladie, dit-il.

D'un autre côté, l'interféron bêta, s'il n'est donné seulement qu'aux personnes prédisposées à y répondre, pourrait s'avérer un bien meilleur traitement que ce qui est considéré actuellement, ajoute-t-il.

Psychomédia avec source: WebMD
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