Les médicaments anticonvulsivants (ou antiépileptiques) utilisés surtout pour traiter la migraine, la douleur chronique, l'épilepsie et le trouble bipolaire augmentent le risque de suicide, selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.

En 2008, la Food and Drug Administration (FDA) américaine avait mis en garde contre un risque suicidaire doublé par la prise de ces médicaments comparativement à un placebo (1 personne sur 230 comparativement 1 sur 450). La présente étude a comparé différents médicaments de cette classe entre eux.
Elisabetta Patorno du Brigham and Women's Hospital (Boston) et ses collègues ont mené cette étude avec les données concernant 300 000 personnes ayant commencé à prendre un médicament anticonvulsivant entre 2001 et 2006. Ils ont analysé le risque suicidaire dans les six mois suivant le début de l'utilisation de ces médicaments. Treize médicaments de cette classe était concernés.

Six mois après avoir débuté la médication, 26 personnes s'étaient suicidées, 801 avaient fait une tentative de suicide et 41 étaient décédées de mort violente.

Les anticonvulsivants les plus fréquemment prescrits étaient le gabapentin (Neurontin), dans 48% des cas, le topiramate (Topomax) dans 19.4% des cas, lamotrigine (Lamictal) dans 7.5% des cas et le valproate (Depakote) dans 6.2%. Le topimarate était choisi comme point de comparaison car il est prescrit pour un large éventail de maladies.

Cinq anticonvulsivants étaient liés à une plus grande augmentation du risque suicidaire que le topiramate. Le risque était 2.41 fois plus élevé avec le Tiagabine (Gabitril); 2.07 fois avec l'oxcarbazepine (Trileptal); 1.84 fois avec le lamotrigine (Lamictal); 1.65 avec le valproate (Depakote) et 1.42 avec le gabapentin (Neurontin).

Les auteurs ont tenu compte dans leur analyse du risque suicidaire associé à différentes pathologies (telles que les troubles de l'humeur). Ils considèrent ainsi que les résultats obtenus comparent bel et bien les risques associés aux différents médicaments.

L'utilisation de cette classe de médicaments a considérablement augmenté au cours des dernière années, notamment pour des utilisations off-label (hors autorisation de mise en marché - AMM).

Psychomédia avec sources: Medpage Today, CNN
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