Les personnes atteintes d'une dépression modérée à sévère qui suivent une psychothérapie cognitive connaissent une plus grande amélioration de leurs symptômes (humeur, intérêt, ...) quand l'accent est mis sur les changements de pensées plutôt que sur les changements de comportements, selon une étude publiée dans la revue Behaviour Research and Therapy.

Ces résultats suggèrent que les thérapeutes cognitifs devraient se concentrer, du moins lors des premières sessions, sur l'utilisation de techniques cognitives visant à briser l'engrenage des pensées négatives.

Daniel Strunk, chercheur en psychologie à l'Université d'état de l'Ohio et ses collègues ont mené cette étude avec 60 personnes atteintes de dépression majeure. Les séances de psychothérapie étaient enregistrées sur vidéo afin de permettre l'analyse des techniques utilisées. Les participants remplissaient aussi des questionnaires qui évaluaient les niveaux de dépression à chaque séance.

L'étude portait sur les quelques premières semaines de traitement car des recherches ont suggéré que les plus grandes améliorations dans les niveaux de dépression se produisent à ce moment.

Les interventions centrées sur les changements de comportements (occupation du temps, activités pour sortir de la maison, ...) n'amenaient pas de changement dans les symptômes de dépression.

"Beaucoup d'attention a récemment été portée sur les approches comportementales pour traiter la dépression sévère et cela a pu amener certaines personnes à soupçonner que les techniques cognitives ne sont pas importantes pour les personnes les plus sévèrement déprimées", dit Strunk. "Mais nos résultats suggèrent que ce sont les stratégies cognitives qui amènent des améliorations durant ces premières semaines critiques de thérapie cognitivo-comportementale."

D'autres facteurs étaient aussi associés à l'amélioration des symptômes, notamment la collaboration avec le thérapeute pour établir un plan de traitement et suivre ce plan ainsi que l'engagement du patient dans le processus thérapeutique et l'ouverture aux suggestions du thérapeute.

Les chercheurs poursuivent leurs travaux pour mieux comprendre la nature des changements cognitifs et la façon dont ils affectent l'amélioration des symptômes.

"Nous essayons de comprendre si la thérapie cognitive conduit les gens à un changement profond de leur conception d'eux-mêmes ou si elle enseigne un ensemble d'habiletés qu'ils doivent pratiquer continuellement au fil du temps", dit-il.

Psychomédia avec source:
Science Daily
Tous droits réservés