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Les médicaments anti-cholestérol de la classe des statines ne semblent pas avoir d'effet préventif, du moins à court terme, pour réduire la mortalité de toute cause chez des personnes ayant un cholestérol élevé mais aucun antécédent cardiaque, selon une étude publiée dans les Archives of Internal Medicine.
Cette étude remet en question la prescription de médicaments comme le Lipitor (ou Tahor, atorvastatine) et le Crestor (rosuvastatine) pour des personnes n'ayant pas de maladies cardiaques mais présentant des facteurs de risque dont un niveau élevé de cholestérol.

Les personnes atteintes de maladies coronariennes traitées avec des statines ont moins de complications liées à l'athérosclérose et moins de risque de décès de toute cause que celles traitées avec un placebo (produit inactif), précisent les auteurs. Mais il y a peu d'indications que ces médicaments réduisent le risque de décès chez des personnes sans antécédent de maladie cardiovasculaire ayant un cholestérol élevé, concluent-ils.

Kausik Ray de l'Université de Cambridge (Grande-Bretagne) et ses collègues ont analysé les résultats de 11 études impliquant un total de 65 229 personnes. La moitié prenait des statines à titre de prévention alors que l'autre moitié prenait un placebo. Ils ont été suivis 3,7 ans en moyenne. Au cours de cette période, le nombre de décès chez les personnes traitées et celles prenant le placebo n'était pas significativement différent.

Les niveaux de mauvais cholestérol (LDL) étaient moins élevés chez ceux qui ont été traités avec les statines (94 mg par dl de sang) que chez ceux qui ont pris un placebo (134 mg/dl). Mais cela n'affectait pas le taux de mortalité.

Ces résultats mettent en doute les avantages préventifs des statines, ces médicaments pouvant avoir des effets secondaires sévères chez certaines personnes, considèrent les auteurs.

Des experts considèrent toutefois que pour constater un effet préventif, des études sur un plus long terme seraient nécessaires, les maladies cardiovasculaires se développant sur plusieurs décennies. Par ailleurs, soulignent-ils, la mortalité n'est pas le seul critère à considérer, les statines pouvant réduire les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux qui n'ont pas d'issue fatale.

Psychomédia avec source: U.S. News & World Report
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