La perte d'estrogène après la ménopause affecterait la capacité du cerveau à traiter les émotions, ce qui se manifesterait notamment par une moins grande sensibilité émotive aux événements négatifs.

Cette hypothèse est supportée par le fait, que vient de démontrer une récente étude, présentée au congrès annuel de la Society for Neuroscience, que des hormones de remplacement (hormonothérapie) restaurent cette sensibilité. Les femmes âgées qui utilisent l'hormonothérapie sont plus sensibles émotivement aux événements négatifs.
Les hormones sexuelles, telles que l'estrogène, interviennent sur les émotions. Les régions du cerveau traitant les émotions et les enregistrant en mémoire, l'amygdale et l'hippocampe, contiennent des récepteurs pour les hormones sexuelles et répondent à ces hormones.

Jeri Janowsky et son équipe ont comparé la réactivité émotive de 45 femmes en santé, âgées de 65 à 85 ans, utilisant l'hormonothérapie depuis plus de 20 ans en moyenne à celle de 26 femmes n'utilisant pas d'hormonothérapie. Leurs réactions étaient aussi comparées à celles de jeunes femmes âgées de 24 à 40 ans.

Les réactions émotives étaient mesurées dans deux situations expérimentales. Dans l'une d'elles les réactions à des images au contenu émotif négatif, neutre ou positif étaient évaluées. Dans l'autre les réactions à des histoires négatives étaient évaluées.

Dans les deux situations, les femmes âgées ne prenant pas d'hormonothérapie avaient des réactions émotives moins intenses aux contenus négatifs que les femmes plus jeunes et que celles prenant l'hormonothérapie.

Le type d'hormonothérapie, œstrogène seule ou combinée avec la progestérone, n'affectait pas les résultats.

Malgré une plus grande réactivité aux contenus émotifs, la mémoire de ceux-ci n'était pas améliorée chez les femmes prenant l'hormonothérapie contrairement aux femmes plus jeunes.

Psychomédia
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