L'anxiété est l'une des émotions les plus redoutées.

« Nous craignons sa survenue, nous nous sentons impuissants et pris sous son emprise, et nous lui donnons le pouvoir de nous dominer dans des situations nouvelles, excitantes et exigeantes », souligne dans le New York Times la psychologue Alicia Clark, auteure du livre « Hack Your Anxiety: How to Make Anxiety Work for You in Life, Love, and All That You Do ».

Mais, fait-elle valoir, des études récentes en neurosciences, allant dans le même sens que la philosophie ancienne, Charles Darwin, des premiers chercheurs en sciences sociales et la psychologie positive, montrent que l'anxiété « peut en fait être un chemin vers le meilleur de nous-mêmes ».

Certes, l'anxiété sévère (qui caractérise les troubles anxieux) peut être invalidante. Mais pour de nombreuses personnes qui en font l'expérience à des niveaux modérés, elle peut être utile, « si nous sommes suffisamment ouverts pour l'accepter et la recadrer ».

« L'anxiété est souvent perçue à la fois comme destructrice et inutile. La plupart des stratégies d'adaptation fondées sur la thérapie cognitivo-comportementale adoptent également cette vision de l'anxiété et s'efforcent de l'éradiquer, ou du moins de la calmer. »

« Mais moins nous craignons l'anxiété et plus nous pouvons l'accepter, plus elle peut être utile. »

Voici trois façons, propose-t-elle, d'utiliser l'anxiété comme une ressource.

  1. Penser à l'anxiété comme étant un signal

    Il n'est pas nécessaire d'aimer l'expérience de l'anxiété pour l'utiliser efficacement, souligne-t-elle. De par sa fonction, elle est inconfortable afin d'inciter à porter attention et faire ce qu'il faut pour qu'elle cesse.

    Comme les pleurs d'un bébé, l'anxiété fait savoir qu'il y a un problème à régler. Tout comme vous essayez de comprendre pourquoi le bébé est en détresse et de le résoudre, vous devez travailler pour déterminer ce que votre anxiété signale. Une fois la signification de l'anxiété déterminée et les solutions mises en branle, elle commence à s'estomper.

  2. Étiqueter l'émotion afin de diriger l'expérience

    « Identifier l'anxiété - puis la renommer - permet de traiter son message plutôt que de simplement réagir à son inconfort, explique l'auteure. Cela réduit la détresse et active une meilleure régulation émotionnelle, la résolution des problèmes et la planification. »

    Nerveux-se que vous ayez pu contrarier quelqu'un ? Recadrez l'inquiétude comme représentant le souci de prendre soin de cette personne qui a de l'importance, suggère-t-elle.

    Terrifié-e à l'idée de sortir à un premier rendez-vous ? Considérez que votre cœur bat vite à la possibilité que tout se passe bien.

    Effrayé-e de postuler à un nouvel emploi ? Dites-vous que l'accélération cardiaque, que vous pensiez être l'inconfort de l'anxiété, est une manifestation d'excitation. Ce qui peut vous motiver à postuler à l'emploi plutôt que de manquer l'occasion qui se présente.

    La façon d'étiqueter l'expérience est « sous votre contrôle ». « L'anxiété peut ainsi être canalisée comme une ressource qui peut être utilisée à votre avantage. »

  3. Viser le niveau optimal

    « Bien qu'une surcharge d'anxiété puisse être nuisible, il est également problématique de ne pas en avoir (les sociopathes, par exemple, ont tendance à ne pas en avoir). Une quantité modérée d'anxiété favorise un fonctionnement optimal, même si l'énergie inattendue peut déconcerter. »

    « L'anxiété à l'idée de respecter une échéance, par exemple, peut alimenter la concentration et l'énergie nécessaire pour la respecter, surtout lorsque fatigué-e et sujet-e à la distraction. »

    « Dans nos vies bruyantes et occupées, l'anxiété est souvent simplement un appel à prêter attention à la chose qui en a besoin. »

    « Décider que vous pouvez gérer votre anxiété, même si elle n'est pas la bienvenue, est l'une des choses les plus efficaces que vous pouvez faire pour limiter son escalade. Tout comme la peur de l'anxiété l'augmente, l'acceptation la réduit à un point où elle est utile. »

Pour plus d'informations sur l'anxiété, les troubles anxieux et la régulation émotionnelle, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : New York Times.
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