Deux associations féministes, Chiennes de garde et Osez le féminisme, lancent mardi le 27 septembre une campagne intitulée Mademoiselle : la case de trop contre cette case sur les formulaires administratifs et privés. Il y a longtemps que le caractère discriminatoire de cette appellation est reconnu et son abolition a maintes fois été demandée.

«Ça peut paraître un détail mais c'est très symbolique des inégalités», explique Julie Muret, d'Osez le féminisme !. «Cela oblige la femme à exposer une situation personnelle et familiale».

Même si cela est «moins important que les écarts de salaires, les violences ou les difficultés d'accès à l'avortement», cette question n'est pas un détail car «le langage reflète la réalité du monde», poursuit Brigitte Grésy, qui a milité pour la féminisation des noms de métiers.

Dès 1972, René Pleven, ministre de la Justice, avait rappelé que la mention n'était absolument pas réglementaire. Yvette Roudy, ministre des Droits des femmes en 1983, avait même parlé de «discrimination».

Le Danemark, les États-Unis et l’Allemagne ont abandonné cette double civilité et au Canada, le terme « Mademoiselle » est même devenu une insulte !, précise le communiqué de presse de la campagne.

Si le terme persiste sur les formulaires, il n'a pas de valeur légale et n'est pas obligatoire. Il ne relève que de l'usage. Il n'est pas nécessaire par la loi d'être mariée pour être appelée « Madame ». Lorsque le statut marital a une importance, dans les relations avec l'administration fiscale par exemple, il est demandé indépendamment de la civilité utilisée. Une femme peut donc dès sa naissance être appelée Madame, sans justificatif à fournir. Pourtant, de nombreuses femmes se heurtent à des difficultés pour faire valoir leurs droits, que ce soit dans leur relation avec l’État ou avec des entreprises.

Les associations demandent aussi que le terme «nom de jeune fille» dans les documents administratifs et les formulaires des entreprises soit remplacé par «nom de naissance».

  • Psychomédia avec sources: Osez le féminisme, 20 minutes.fr. Tous droits réservés.