Des recherches précédentes ont suggéré que les relations amoureuses à distance apporteraient autant de satisfaction que les relations qui permettent un face à face fréquent. Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Communication porte sur les processus à l’œuvre dans le maintien d'un sentiment d'intimité.

Crystal Jiang et Jeffrey T. Hancock des universités Cornell et de Hong-Kong ont mené cette étude avec 63 couples hétérosexuels américains, âgés de 18 à 34 ans, qui étaient en relation depuis 22 mois et distants depuis 17 mois en moyennes, la plupart pour des raisons d'études.

Ils rapportaient toutes leurs interactions au cours d'une semaine et évaluaient, pour chacune de ces interactions, le niveau perçu de divulgation de soi-même, de divulgation et de réactivité perçues du partenaire et le sentiment d'intimité.

L'étude visait à vérifier l'hypothèse selon laquelle, chez les couples dans une relation à distance, l'intimité est améliorée par une plus grande divulgation de soi-même (qui compense la distance) et des perceptions idéalisées de la relation.

L'étude montre effectivement que le sentiment d'intimité est influencé par l'adaptation qui consiste à divulguer davantage sur soi-même et l'idéalisation. Elle suggère aussi que ces deux effets varient selon les médias utilisés.

La divulgation de soi-même augmentait avec les médias basés sur le texte, n'étant pas synchrone (pas instantané en temps réel) et étant mobile. Ces mêmes caractéristiques affectaient aussi, dans une mesure moindre, l'idéalisation de la divulgation de la part du partenaire.

L'analyse des chercheurs repose sur le modèle dit de processus interpersonnel de l'intimité (Reis et Shaver, 1988) selon lequel la perception de la réactivité du partenaire est un déterminant du sentiment d'intimité plus importante que la communication elle-même, et selon lequel la révélation de soi-même et la perception de celle du partenaire contribuent au développement de l'intimité en améliorant cette perception de réactivité.

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