Voici les critères diagnostiques du DSM-5 (1) pour le sevrage des médicaments sédatifs, hypnotiques (somnifères) et anxiolytiques tels que Xanax, Lexomil, Valium, Stilnox…

Ces médicaments incluent tous les somnifères sur ordonnance et presque tous les médicaments d'ordonnance contre l'anxiété.

Plus spécifiquement, ils incluent les benzodiazépines (ex. Xanax, Valium, Lexomil, Seraxil, Temesta…), les somnifères apparentés aux benzodiazépines (ex., Zolpidem, Zopiclone), les carbamates (par exemple, glutéthimide, méprobamate), les barbituriques (les plus anciens somnifères : par exemple, sécobarbital), et les hypnotiques (somnifères) apparentés aux barbituriques (ex., glutéthimide, méthaqualone). (Voyez la liste des benzodiazépines et somnifères apparentés commercialisés en France.)

Les médicaments anxiolytiques non-benzodiazépines (par exemple, buspirone, gépirone) ne sont pas concernés parce qu'ils ne semblent pas créé de dépendance.

Voici les critères de sevrage du DSM-5 :

  1. Arrêt (ou réduction) de l'usage de sédatif, hypnotique ou anxiolytique qui a été massif et prolongé.

  2. Au moins deux ou plus des manifestations suivantes se développant de quelques heures à quelques jours après l'arrêt (ou la réduction) d’un usage de sédatif, hypnotique ou
    anxiolytique décrit dans le critère A :

    1. hyperactivité neurovégétative (ex. transpiration, fréquence cardiaque supérieure à 100 battements/minute)
    2. tremblement des mains
    3. insomnie
    4. nausées ou vomissements
    5. hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives
    6. agitation psychomotrice
    7. anxiété
    8. crises convulsives de type grand mal
  3. Les symptômes du critère B causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

  4. Les signes et symptômes ne sont pas imputables à une affection médicale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental, incluant l'intoxication par une autre substance.

Spécifier si : Avec perturbations des perceptions : Cette spécification peut être notée lorsque les hallucinations sans altération de l’appréciation de la réalité, ou des illusions auditives, visuelles ou tactiles surviennent en l’absence d’état confusionnel.

Des crises convulsives de type grand mal peuvent se produire chez 20 % à 30 % des personnes subissant un sevrage non traité de ces substances.

L'évolution dans le temps du syndrome de sevrage est généralement prédite par la demi-vie de la substance.

  • Les médicaments dont les actions durent généralement environ 10 heures ou moins (par exemple, le lorazépam, l'oxazépam, témazépam) produisent des symptômes de sevrage dans les 6-8 heures de la diminution des taux sanguins, avec un pic d'intensité se produisant dans la deuxième journée et s'améliorant de façon marquée le quatrième ou cinquième jour.

  • Pour les substances avec une demi-vie plus longue (par exemple, diazépam), les symptômes peuvent ne pas se développer avant plus d'une semaine, avec un pic d'intensité au cours de la deuxième semaine, et diminuer de façon marquée au cours de la troisième ou quatrième semaine. Il peut y avoir des symptômes supplémentaires à long terme à un niveau beaucoup plus faible d'intensité qui persistent pendant plusieurs mois.

Un délirium de sevrage est caractérisé par des perturbations de la conscience et de la cognition, avec des hallucinations visuelles, tactiles, ou auditives. Lorsqu'il est présent, un délirium de sevrage doit être diagnostiqué plutôt qu'un sevrage.

Pour plus d'informations sur les somnifères (benzodiazépines) et le traitement de l'insomnie, voyez les liens plus bas.

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), publié par l'American Psychiatric Association en 2013.

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