Les taux de suicide, de meurtres et d'attaques cardiaques augmentent avec le chômage selon une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. Les chercheurs de l'Université Oxford et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont analysé les taux de décès des trois dernières décennies en lien avec les changements économiques dans 26 pays de l'Union européenne.

Pour chaque augmentation de 1% du chômage, les suicides ainsi que les meurtres augmentent de 0.8% chez les personnes de moins que 65 ans.
Une augmentation de 3% du chômage est ainsi liée à une augmentation de 2.4% des meurtres et des suicides. Quand le chômage augmente de 3% ou plus d'un coup, les suicides peuvent monter jusqu'à 4.4% et les homicides 6%.

Une augmentation de 3% du chômage est aussi liée à une augmentation de 2.7% des attaques cardiaques chez les hommes de 30-44 ans. Les décès dus aux accidents de la route diminuent de 4,2%, probablement en raison d'un plus grand nombre de personnes qui choisissent de marcher ou de prendre les transports publiques.

Les programmes d'aide au retour au travail peuvent toutefois diminuer ces effets, montre l'étude. Lorsque les gouvernements dépensent plus de 135 euros ($190 dollars américains) annuellement par personne, une augmentation de 3% du chômage n'augmente pas les taux de suicides.

"Notre étude suggère que les investissements dans les programmes d'aide aux chômeurs peuvent à la fois aider l'économie et prévenir l'augmentation des décès", résume David Stuckler qui a dirigé la recherche.

Selon Martin McKee, coauteur, les taux de suicides ne représentent que la pointe de l'iceberg et indiquent qu'une beaucoup plus grande partie de la population souffre de niveaux élevés de détresse mentale.

Illustration: Taux de chômage en Europe (UE-27), janvier 2009. Données Portail Euro-Indicateurs sur le site de la Commission Européenne (Eurostat), via Wikipedia.

Psychomédia avec sources: BBC, New Scientist
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