La télévision nuit au développement des jeunes enfants selon une nouvelle étude publiée dans les Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine.

«Entre l'âge de 2 et 4 ans, même une exposition marginale à la télévision retarde le développement de l'enfant», indique Linda S. Pagani, principale auteure. La télévision «est une activité passive tant sur le plan physique, qu'intellectuel et social. Ces activités-là se font au détriment du jeu et de l'interaction avec le monde qui sont fondamentaux dans le développement du jeune enfant».
Pagani et ses collègues des universités de Montréal et du Michigan ont mené cette étude avec 1314 enfants québécois évalués à 29 mois, 53 mois et 10 ans. «Nous pensions que les impacts négatifs de l'exposition précoce [à la télévision] disparaissaient avec le temps. Nous avons plutôt constaté qu'ils persistent», dit la chercheuse.

Pour chaque heure passée quotidiennement devant la télévision entre l'âge de 2 et 4 ans, les chercheurs ont constaté une diminution de 7 % de l'intérêt en classe et de 6 % des habiletés mathématiques à 10 ans. Aucun impact n'a été constaté sur les habiletés en lecture.

Sur le plan social, chaque heure supplémentaire s'est traduite par une augmentation de 10 % du risque de victimisation par les camarades de classe. Chaque heure supplémentaire était aussi associée à une diminution de 9 % de l'activité physique générale, une augmentation de 10 % du grignotage et de 5 % de l'indice de masse corporelle (IMC).

11 % des enfants dépassaient la norme recommandée à 29 mois et 23,4 % la dépassaient à 53 mois.

En 2007, une étude publiée dans le Journal of Pediatrics avait montré que même les émissions éducatives destinées aux touts-petits ne favorisent pas l'apprentissage. Frederick Zimmerman de l'Université de Washington concluait qu'il n'y avait «pas d'intérêt» à recourir à de telles émissions.

L'American Academy of Pediatrics recommande de ne pas exposer les moins de 2 ans à la télévision et de restreindre à moins de deux heures par jour la consommation des 2 à 5 ans.

Psychomédia avec sources: Le Devoir, UdeMNouvelles
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