Les poussières fines ont des effets immédiats sur la santé, montre une étude suisse rendue publique le 8 janvier. En situation d'inversion hivernale (quand il fait plus froid en dessous des nuages qu'au-dessus), la pollution provoque des augmentations du nombre d'hospitalisations.

Selon cette étude, menée sur mandat de 16 cantons, lorsqu'il fait très froid et que l'air est stable, une augmentation des particules fines de 50 microgrammes au m3 provoque une augmentation des hospitalisations d'urgences cardiovasculaires de 3% (6% pour 100 microgrammes). Le nombre d'infarctus peut augmenter de 10%.

«Les effets des particules fines sont quasiment instantanés», précise Guy Défayes, le chef de la section nuisances à l'Etat du Valais. «Le nombre de problèmes cardiovasculaires croissent dans les heures qui suivent une augmentation de la pollution. Par contre, les problèmes pulmonaires et respiratoires ont des conséquences visibles dans les 6 à 7 jours qui suivent, parce que l'inflammation des poumons doit atteindre une certaine ampleur pour qu'il y ait une hospitalisation.»

Les particules fines, d'un diamètre inférieur à 10 microns, restent en suspension dans l'air. Leur petite taille fait qu'elles peuvent pénétrer dans les voies respiratoires. Elles provoquent aussi des problèmes cardiaques, comme l'explique le Dr Christian Schindler de l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Institut de Bâle. «Lorsque les poumons sont attaqués par les particules fines, cela crée de faibles inflammations qui provoquent elles-mêmes des efforts dans l'organisme tout entier, par un mécanisme de défense du corps. De très fortes concentrations de pollution peuvent également rendre le sang plus visqueux, ce qui peut provoquer des thromboses chez certaines personnes.»

Bien que la pollution aux particules fines soit plus faible en Suisse que la moyenne européenne, elle a des conséquences médicales mesurables. Le seuil à partir duquel elle porte atteinte à la santé est inférieur aux normes admises dans le pays, montre l'étude.

Les poussières fines proviennent de la production industrielle, la circulation et le chauffage. Les effets de particules fines sur la santé se combinent parfois avec ceux provoqués par les concentrations d'ozone.

Photo: En Valais, les concentrations excessives de poussières fines concernent surtout la plaine du Rhône. Les valeurs sont équivalentes à celles des grandes villes suisses, car la pollution reste au fond de la vallée, indique Guy Défayes.

Psychomédia avec sources: Le Nouvelliste, Tsr info.ch
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