la violence psychologique a t'elle un sexe?

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la violence psychologique a t'elle un sexe?

#0 Posté le par DCF__0229

la violence psychologique a t'elle un sexe?
est-ce que la violence physique est pire à la violence psychologique ou le contraire?

Se peut il que l'être humain, quel que soit son sexe soit violent : - physiquement ou/et psychologique?

Qu'en pensez-vous?

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violence psychologique du pere

#6 Posté le par DCF__3576

bonjour winky,

comme toi, j'ai ete victime de violence psychologique de la part de mon pere, jusqu'a ce qu'il disparaisse il y a quelques annees. j'ai indique mon temoignage sous le nom d'alex quelques lignes plus haut.

mon pere n'a cesse de me rabaisse, de m'humilier, de me mepriser, de considerer que je ne ferai jamais rien de bon dans ma vie, que je ne suis qu'une merde. ma mere ne m'a jamais tendu la main, pas plus que ma soeur, ni ma tante, qui etaient toutes au courrant de ces relations calamiteuses. elles consideraient que nom pere souffrait affreusement a cause de moi, qu'il etait malheureux et que j'etais le premier avec lequel il ait eu des problemes, sans rien justifier bien sur.

aujourd'hui, j'ai quand meme reussi a construire ma vie comme j'ai pu, je fait beaucoup de sport, 30 000 km a velo par an, j'ai fait les plus hauts sommets andins et je reussi a vivre en gagnant de l'argent a la bourse.

j'ai 36 ans, un diplome d'ingenieur et un doctorat, mais ma vie relationnelle d'adulte est ratee, je n'ai jamais reussi a gagner ma vie, sans doute un probleme avec l'autorite et ma vie affective est aussi vite que le vide inter sideral, sans doute un probleme avec les femmes. d'ailleurs, je ne construis rien avec les autres, seulement pour moi. je me reconnais assez bien dans la personnalite schizoide, il faudrait faire faire le diagnostique par un specialiste pour en entre sur. en fait je me retrouve dans une sorte de prison, et comme toi, il y a pas mal de choses pour lesquelles je ne sais pas ce que je veux. Mais je tiens bon quand meme, tout n'est pas perdu !

Ce qui n'etonne dans ton temoignage, c'est que tu ne parle absolument pas du comportement de ta mere ou de tes freres ou soeurs vis a vis du comportement de ton pere, t'ont il tendu la main ? quelques fois ? jamais ? ton pere avait certainement un probleme avec la vie, peut etre qu'il etait un faible qui se cachait tant bien que mal derriere ces violences. peut etre as t il vecu de telles violences avec ses parents ? tes parents etaient ils heureux ? tes parents aurait ils eu un probleme d'inceste avec un de tes frere ou une de tes soeur a te cacher il me parait important d'y repondre pour comprendre un comportement tout a fait inadmissible d'un parent.

mailing list...

#5 Posté le par DCF__0229

Décidément, il n'en rate pas une.


"j'ai oublié de l'enlever de ma mailing-list... Deux heures après, il me répondait : "T'as pété un plomb !? Ca te prend souvent tant d'emphase ?". Voilà, ça, c'est de la pure violence psychologique. "

Vous voilà devant les faits. Ce serait une bonne occasion de le rayer de votre bottin internet. Qu'en pensez-vous? Ne serais-ce pas vous libérer d'un lien qui ne manque pas de vous faire souffrir à la moindre occasion.

La vie, comme est est, faut pas laisser la violence nous l'empoisonner.

bon courage

juste une petite question...

#4 Posté le par DCF__0475
Bonjour,

J'ai lu ton témoignage, et j'ai été très émue par ce que vit au quotidien le mari de ton amie. Je n'ai pas de connaissances dans ce domaine et je ne veux pas trop m'immiscer dans votre conversation, mais j'aimerais te poser une petite question : pourrais-tu m'expliquer ce qu'est "un noyau psychique mort" ? Car je me suis entièrement reconnue dans ta description : moi non plus je n'ai pas de perspectives, pas de rêves, pas de passion, je passe le temps comme je peux en végétant plus ou moins, et à presque 28 ans, je n'ai encore rien construit non plus, et je n'ai jamais connu l'amour. Ma vie est cahotique, instable : je n'arrête pas de changer de métier ou de domaine d'étude, je n' "accroche" à rien, je n'ai pas vraiment de loisirs. J'ai été assez souvent dénigrée par ma mère, qui me forçait a penser comme elle et à adopter ses valeurs, et critiquait mes initiatives. Penses-tu que cette définition puisse aussi s'appliquer à moi ? Dans ce cas, que puis-je faire ?

D'avance merci,

Cléo.

C'est tenace, une vraie vermine... :-)

#3 Posté le par DCF__4026

Oui, je suis d'accord à 100% avec tout ce que tu as écrit.

C'est notamment vrai qu'on finit par acheter la paix et que ce comportement qui pourtant est le seul viable finalement, est un véritable empoisonnement. J'ai acheté bien souvent la apix, mais à quel prix !!
Bein sûr, enfant, je n'avais pas d'autre choix : partir de la maison à 9 ans, ce n'est pas vraiment possible... mais je me renfermais à chaque violence dans le mustisme, et je me disais : vivement que je sois grande et que je me barre d'ici... c'est terriblement toxique ça... car on laisse son développement en suspens, en attendant des jours meilleurs où on ne sera pas réprimé, opprimé...
J'ai fais l'erreur de reproduire le même schéma avec mes deux ex-copains...

Aujourd'hui, j'en sors, mais ce n'est pas facile, parce que ça demande une vigilance de tous les instants, parce que la frontière est très mince pour ne pas retomber, il faut savoir se protéger un maximum...

Je revois un de mes ex-copains régulièrement, parce que nous travaillons ensemble (eh oui...), mais je me protège à fond la caisse de lui, je décline les invitations à dîner, parce que je sais que c'est le premier doigt dans l'engrenage. Après la rupture, j'ai mis volontairement un fossé entre nous, en refusant d'abord tout net de le voir, et en lui écrivant une lettre exprimant clairement mes sentiments et impressions, son comportement que j'ai trouvé sordide et en étant très claire sur le fait que si c'est ça pour lui l'amitié (car il voulait que nous restions très bons amis), si c'est faire du mal, non merci, je n'en ai pas besoin.
Quand on se voit, il est adorable, mais je sais qu'avec ces gens-là, c'est quand ils ont acquis notre pure confiance qu'ils commencent à faire mal (à moins qu'ils aient changé leur comportement)... j'aime autant ne pas m'y risquer... car la chute sera trop douloureuse.
Alors j'apprends ce que j'ai toujous négligé : ne pas donner plus qu'on ne me donne, ne pas accorder ma confiance tant que je ne suis pas sure-sure...
J'y vais mollo de chez mollo, et c'est très bien comme ça.

Avec mon autre copain (avec qui j'ai quand même vécu plus de 4 ans, et qui est venu me rechercher à deux reprises pour se conduire finalement dans la pire des violences psychologiques), j'ai cessé tout contact radio depuis la dernière rupture. Je ne veux plus le voir, je ne veux plus entendre parler de lui. Lui, il me fait réellement peur...
Dernièrement, j'ai envoyé un mail drôle à des amis pour parler d'un spectacle, et j'ai oublié de l'enlever de ma mailing-list... Deux heures après, il me répondait : "T'as pété un plomb !? Ca te prend souvent tant d'emphase ?". Voilà, ça, c'est de la pure violence psychologique.
Le dernier contact que j'ai eu avec lui, c'était le jour où il m'a quittée sans autre forme de procès, en me faisant comprendre en gros que j'étais bien gentille mais qu'il avait d'autres chats à fouetter. Et là, il répond ça, arride, cynique...
J'ai réfléchi à ce que je devrais répondre, dans le fond, je crois qu'il ne faut tout simplement rien répondre, ce mec m'a fait trop mal, j'ai mal rien qu'à lire son mail (peut-être à tort, peut-être suis-je parano, mais l'effet est là...), alors hop, j'arrête net les dégats là. C'est mon choix. Je n'ai pas à m'en vouloir, je suis libre. La prochaine fois, je ferai juste attention à bien l'enlever de la mailing list... Je me protégeais si bien de lui, et la violence reviens très vite.

Bon courage à toi aussi... Tu dis que parfois, la rupture est le seul moyen d'en sortir, et franchement, je crois que c'est vrai... Tant que les violents ne comprennent pas leur comportement et ne reviennent pas dessus, c'est malheureusement vrai...

Amitiés
Winky

Winky, la violence

#2 Posté le par DCF__4357

Winky la violence est terrible. Peu importe qu'elle soit physique ou psychologique elle blesse la personne. Comment vivre avec ça?

Dès le départ vous énoncez les stéréotypes: les hommes sont avantagés physiquement et peuvent facilement exercer une violence visible et laissant des blessures visibles. Puis vous en arrivez à une description assez juste de ce qu'est la violence psychologique, les signes de cette violence et ses conséquences sur la victime. Vous en avez été victime et vous comprendrez sans doute la raison pour laquelle j'ai posé la question de départ de la sorte. Votre témoignage est exactement ce que j'attendais et c'est parfait. Mieux, vous avez exprimé avec beaucoup de brio l'espace possible de la violence dans les relations humaines.

J'aurais voulu dire dès le départ: la violence n'est pas la propriété de l'un ou l'autre sexe. C'est un outil destructif, utilisé volontairement contre une personne et cette dernière en subit les stygmates parfois toute sa vie. Si je suis un homme et que je tente d'exprimer ma souffrance d'avoir vécu une situation comparable à l'homme que vous décrivez... on me rabrouera en disant: mauviette incapable de se défendre d'une femme! J'ajouterai que l'homme dont vous parlez achète probablement la paix en évitant d'envenimer une situation extrêmement toxique au départ. Il est en train de s'empoisonner, c'est presque auto-destructif. Je suis passé par là. On en vient à adopter l'attitude du bourreau à notre égard. On peut presque parler du syndrôme de Stockolm: on acquiesse d'avance à l'avalanche de l'agression de l'autre, on se sent pris au piège et on n'arrive pas à appréhender d'autres alternatives que les immondices que déverse le-la violence de l'autre sur soi. Il est extrêmement pénible d'être homme dans un contexte semblable. Lorsqu'on en arrive à avoir la force nécessaire, pour sauver sa peau il ne reste que la rupture.

Je suis certain qu'il est aussi infernal, quel que soit notre sexe de vivre cette situation. Winky vous l'avez dit dans votre témoignage et j'ai ajouté le mien. J'ai déjà tenté d'ouvrir la question ici et j'ai été censuré.

Bonne chance

Un sexe... je ne crois pas... Et si seulement elle avait une fin

#1 Posté le par DCF__4026

Bonjour,

Je suis une fille, et je pense que non, la violence psychologique n’a pas de sexe, tout simplement parce que j’ai vu des hommes psychologiquement violents (beaucoup trop d’ailleurs, ce qui me fait croire maintenant dur comme fer que TOUS les hommes sont psychologiquement violents, ce qui est assez terrible…), mais j’ai aussi vu des femmes psychologiquement violentes avec leur conjoint.
On a l’impression, je pense, que ce sont peut-être surtout les hommes qui sont psychologiquement violents, parce que les hommes sont considérés de fait comme étant plus forts. On se dit qu’un homme violent abuse de sa position et de son pouvoir lié à sa force naturelle, face à une femme qui n’a pas les moyens de se défendre à son niveau… tandis qu’une femme sera plus facilement « excusée », on se dira qu’elle se défend, on se dira que ses atteintes ne sont pas graves, l’homme en face est fort, l’homme en face peut donc se défendre, encaisser sans sourciller…
Ca n’enlève pourtant pas que la violence est la violence, quelle que soit la personne qui en est capable, quelle que soit la victime en face, quelles qu’en soient les raisons… Il ne faut pas l’oublier ça

Une de mes amies, en couple avec un mari adorable, n’arrête pas de l’humilier, de le rabrouer, dès qu’il fait quelque chose de mal, elle l’engueule méchamment, sans humour, le blessant dans son être profond (« Pff, tu dis vraiment n’importe quoi toi… », « Mais enfin, t’es con ou tu le fais exprès ? »…)… Sa violence psychologique passe par les mots, ces remarques assassines, ces humiliations sans cesse répétées, ces critiques sur tout, à tout bout de champ, inépuisables… Elle passe par le ton (faire une remarque avec tendresse et compréhension, sur le ton de l’humour, ça passe, mais quand le ton est cassant, cynique et sans aucune empathie, c’est insupportable…), elle passe par le regard (un regard noir, réprobateur, méchant…), elle passe par tout le dédain qu’elle y met, ne s’excusant jamais des offenses, toujours persuadée qu’il ne mérite que cela…
Moi, à chaque fois que je les vois et que j’assiste à ces situations, ça me détruit… Je n’arrive pas à supporter… alors j’imagine lui (et ce n’est pas parce que c’est un homme qu’il devrait ne pas être blessé…)…
Il m’en parle parfois, quand il est seul sans elle, il l’aime, mais elle lui fait tellement mal… A tel point qu’il se sent maintenant sous l’œil malveillant du juge tyrannique en permanence… à tel point qu’il n’ose plus faire un geste, dire un mot, sans avoir une trouille bleue, car il sait qu’une remarque assassine va sortir, il sait qu’il n’a doit à aucune indulgence. Faire une connerie, dire une bêtise… il n’a pas le droit… t le plus terrible, c’est que quand elle en fait, elle est très indulgente avec elle-même, et si jamais il ose faire remarquer tout mimi, en espérant que son indulgence attirera celle de son bourreau : « Ah, ben tu vois, toi aussi tu fais les mêmes conneries que moi… Et c’est pas grave… »… Elle le regarde méprisante, genre « T’es gentil, on n’a as élevé les cochons ensemble, et c’est moi qui décide ce qui est pardonnable de ce qui ne l’est pas… Et je ne t’autorise pas à statuer là-dessus. Moi j’ai le droit de faire ces conneries, mais toi non, ok ». Je ne sais pas s’il va supporter longtemps…
Je lui en parle à elle, j’essaie de lui faire comprendre que si elle a des problèmes avec lui, si elle ne supporte pas ses manies, ses façons de faire, rien ne doit justifier qu’elle le traite comme elle le fait, absolument rien. Personne n’est parfait, à commencer par elle-même, alors avant de s’énerver sur lui, elle ferait bien d’apprendre l’humilité et de balayer devant sa porte. Lui aussi a probablement beaucoup de choses à lui reprocher : ça lui plairait qu’il use des mêmes méthodes avec elle ? Eh bien, c’est impressionnant, mais quand je dis ça, j’ai un mur en face de moi : aucune remise en question, aucune prise de conscience, elle me dit (avec un regard très méchant) de ne pas me mêler de cela (donc, discussion et tentatives de solutions alternatives à la violence impossibles… elle ne souhaite pas changer…), et que je suis bien gentille, mais si elle est comme ça, c’est qu’il la pousse à cela (sous-entendu : si je suis violente, c’est qu’il l’a mérité… Marrant comme ce slogan revient dans la bouche de toutes les personnes violentes), il faut le voir honnêtement, il est tellement énervant, faisant toujours les choses mal que la violence se justifie parfaitement… Terrible… Elle ne veut pas comprendre que je ne discute pas les RAISONS qui motivent sa violence, j’imagine en effet que si elle est comme ça, elle doit avoir des raisons. Je discute tout simplement le MOYEN de régler ses problèmes. On n’a pas le droit de régler ses problèmes en usant de la violence.
J’en discute avec ses parents à elle, que je connais très bien. Sa mère, elle est comme elle. Elle la défend, arguant que lui, il n’est pas toujours facile à vivre (c’est une crème ! ! ! Il a ses lubies, mais elles ne sont pas invivables ! ! Et au moins, il est plein de vitalité, attentionné… non non, je ne comprends pas…), et que oui, il faut bien reconnaître qu’il fait des conneries (ah ben ça… c’est sûr que quand on ne fait rien, on ne fait pas de conneries…), qu’il a un côté insouciant qui énerve… Et puis, non, elle défendra sa fille bec et ongle, parce qu’elle ne veut pas que ça lui retombe dessus un jour tout ça, car tout ça, c’est de sa faute à lui… Je dreame ! ! ! Je lui ai dit que moi ce mec, je trouve qu’il a plein de qualités extraordinaires, il a des défauts, mais des défauts, tout le monde en a, et d’ailleurs, sa fille, avant de s’énerver sur ceux de son mari, elle ferait bien de s’occuper des siens, parce qu’elle n’est pas mieux que son mari dans son genre. Et que la question n’est pas de savoir s’il mérite ce traitement (qui est injustifiable car humiliant), et qu’il serait peut-être temps de s’inquiéter, parce que le jour où il va se barrer, parce que c’est ce qui va se passer, il ne peut pas supporter toute sa vie d’être humilié, sous prétexte qu’il le mérite, il ne faudra pas venir pleurer. Maintenant, si c’est ce que veut sa fille, très bien, qu’elle continue comme ça, elle est en effet sur la bonne voie. Si elle veut qu’il change par contre, elle ferait bien de revoir ses méthodes : là, elle le traumatise, elle ne l’élève pas… Sa mère m’a répondu : « Ouais, ben il ferait bien d’arrêter de se plaindre à toi, ou à ses amis… C’est moche ce qu’il fait, et c’est pour ça que je défends ma fille, ça va encore se retourner contre elle cette histoire… Quel méchant homme… »… J’ai cru rêver, je lui ai dit que s’il se plaignait, c’est qu’il souffrait, et au lieu de faire l’autruche, tout le monde ferait bien d’écouter cette plainte, c’est un appel au secours, c’est très grave

Enfin, bon, voilà, tout ça pour dire que la violence a deux sexes, mais dès qu’elle vient des femmes, elle est souvent excusée, comme si la femme étant le sexe faible, elle ne pouvait forcément pas être violente face à un homme. Et puis les hommes sont plus « pudiques » là-dessus, plus fiers, quand ils sont « violentés », c’est dur pour eux de devoir accepter qu’ils soient violentés par leur femme, c’est dur d’en parler, d’avouer sa position de faiblesse… C’est pourquoi ça passe généralement plus inaperçu

Maintenant, entre la violence physique et psychologique, laquelle est pire, honnêtement je n’en sais rien, et je n’ai pas trop envie de commencer à faire une échelle de Richter de la violence ! ! !

La violence physique atteint l’enveloppe corporelle et peut avoir des conséquences graves pour l’organisme, elle met physiquement en danger la victime, elle « salit » son corps : le violenteur détruit, amoindrit quelque chose de sacré, sur lequel il ne devrait pas avoir de pouvoir, et sur lequel c’est très grave d’avoir un pouvoir… le corps de l’autre… Il détruit le corps de l’autre… gardant le sien intact… Il détruit ce corps qu’il était censé protéger et choyer au contraire… C’est non seulement blessant au sens physique du terme pour la victime, mais c’est aussi très perturbant. C’est pourquoi beaucoup de victimes restent, et continuent à recevoir des coups, car elles refusent d’accepter que ces hommes ne les protègent plus mais les tuent. Après chaque crise, l’espoir revient. C’est très dur de devoir accepter qu’on se soit trompé à un moment donné, qu’on a accordé sa confiance à quelqu’un qui en a abusé et qui ne la mérite plus.

La violence psychologique a cela de « meilleur » qu’elle laisse le corps intact. Mais c’est une violence qui tue aussi, elle tue le psychisme de la victime. A force d’être humilié, rabaissé, manipulé, on se perd, on perd son identité, on perd sa valeur, on perd sa confiance en soi. Cette violence est d’autant plus dangereuse que les signes ne sont pas aussi tangibles qu’un coup de poing : quand quelqu’un dit « T’es vraiment trop con »… comment savoir si c’est de la violence, ou si on est finalement vraiment pas effectivement vraiment trop con ? Surtout quand, toujours le même problème, on avait confiance en cette personne, et qu’au début, on était la 7ème merveille du monde pour elle… Les effets de la violence psychologiques sont dévastateurs car ils détruisent tout ce que la victime est.

J’ai été victime de violence psychologique. Par mon père, depuis enfant. Puis par un homme que j’ai aimé à la folie et avec qui je suis restée longtemps. Puis par un autre homme encore, pour lequel j’avais quitté un homme formidable avec qui j’allais pourtant faire ma vie…
Je reproduis le même schéma, inlassablement

Face à ce naufrage de ma vie (je n’ai que 29 ans, tout n’est pas perdu…), je suis allée voir un psy.
C’est lui qui a su mettre un mot sur ce dont j’avais été victime : jusqu’à ce jour, j’avais toujours gardé ces hommes sur un piédestal : je suis nulle, ils sont formidables, je n’ai pas su être à leur hauteur, je suis nulle, je suis nulle, je suis nulle…
C’est lui qui m’a fait prendre conscience que tous les actes malveillants (oublis de fêtes importantes, retards, absences, délaissement…), toutes les paroles rabaissantes, les dénigrements (« Bof, ton sport, c’est nul », « Non, on n’écoute pas cette musique, je ne supporte pas… », mon père à mon oncle qui s’extasiait devant mes dons pianistiques : « Vous trouvez qu’elle joue bien ? Mouof… faut pas exagérer… »…) étaient de la violence, mais que je ne les méritais en aucun cas.
C’est lui qui m’a ouvert les yeux, et montré comment mon père avait usé de violence psychologique sur moi et comment, ayant été maltraitée ainsi depuis l’enfance par un homme en qui j’avais forcément confiance, j’ai été dupée, et j’ai construis un monde avec des valeurs erronées, ce qui a continué à me faire accepter, voir rechercher, plus tard des comportements envers moi inacceptables (en effet, pour moi, c’est « normal », et c’est tout ce que je connais…)…
C’est lui qui m’a expliqué que j’allais avoir beaucoup beaucoup de chemin à faire pour me retrouver, et me (re)construire, d’autant plus qu’en fait, je n’ai jamais pu me construire… Je me suis « construite » sur l’idée que je ne suis que de la merde (grosso modo c’est ça), sur l’idée que je ne suis par libre d’être ce que je veux, que mon identité ne m’appartient pas… En vérité, et depuis toujours, je survis, je ne vis pas… Je survis parce que ces hommes (et surtout le premier.. mais les autres n’ont rien arrangé) m’ont détruite (la violence – physique ou psychique – est une volonté, généralement non conscientisée, de tuer l’autre, soit physiquement, soit psychiquement, qu’il ne soit plus rien qu’une coquille vide, ce qui laisse moins de traces qu’une mort…), ont cherché à me tuer. Le psy m’a dit que j’avais un noyau psychique mort (hypothèse étayée par mes comportements : j’ai du mal à rêver à ce que je voudrais être : je n’ai AUCUN rêve – Je ne sais pas ce que je veux, je ne VEUX RIEN… Je n’ai pas de véritable passion… je ne CONSTRUIS RIEN… Je laisse passer le temps en me distrayant, sans trop de volonté… La vie surfe sur moi, je n’ai aucune emprise sur elle, je flotte au gré des flots… J’attends simplement la mort, physique, cette fois-ci… Mais moi, pour moi, je suis déjà morte….

C’est terrible, mais bon, chacun sa vie…
Aujourd’hui, j’apprends à vivre, à rêver, à vouloir, à me respecter… Franchement, c’est une expérience très bizarre

Amicalement.
Winky