Deux nouvelles études montrent que la dopamine, un neurotransmetteur du cerveau impliqué dans le mouvement et la motivation, joue un rôle dans le trouble déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Les études, publiées dans la revue Archives of General Psychiatry, ne prétendent pas expliquer exactement ce qui cause le TDAH. Mais les nouveaux résultats donnent des indications sur le rôle de la dopamine.
La première étude incluait 19 adultes dans la trentaine avec le TDAH qui n'avaient jamais pris de médication pour le trouble.

Nora Volkow du National Institute on Drug Abuse et ses collègues ont étudié l'activité de la dopamine chez les participants dans une série de tests qui incluaient des injections de l'ingrédient actif du Ritalin, un médicament utilisé pour le TDAH. Les tests ont montré que chez les adultes ayant le TDAH le système de la dopamine est moins actif.

Ces résultats aident à comprendre pourquoi des médicaments comme le Ritalin et l'Adderall, qui augmentent la dopamine dans le cerveau, ont une efficacité pour traiter le trouble.

Ces résultats donnent des indications que le TDAH est une maladie qui implique un dysfonctionnement du système de la dopamine, note la chercheure.

Elle ajoute également que "puisque les drogues prêtant à abus comme la nicotine et la cocaïne augmentent aussi temporairement l'activité de la dopamine dans le cerveau, ces résultats aident à comprendre pourquoi les personnes qui ont le TDAH sont à risque plus élevé d'abuser des drogues".

La deuxième étude porte sur la génétique du TDAH, plus spécifiquement sur une variation particulière du gène DRD4 qui contrôle la production d'un récepteur de la dopamine.

Philip Shaw du National Institute of Mental Health et ses collègues ont étudié le gène DRD4 chez 105 enfants ayant le TDAH et 103 enfants ne l'ayant pas. Les enfants avaient environ 10 ans au début de l'étude.

Des images (par résonance magnétique) de leur cerveau ont été prises au début de la recherche et, chez 67 d'entre eux, 6 ans plus tard.

Les enfants avec le TDAH étaient plus susceptibles d'avoir une certaine variation sur le gène DRD4. Mais ils ne l'avaient pas tous. Ceux chez qui elle était présente, avaient généralement des résultats de QI (quotient intellectuel) plus élevés que les autres enfants avec le TDAH.

La variation du gène était aussi plus fréquente chez les enfants dont le TDAH s'est amélioré avec le temps.

Les images du cerveau fournissent une indication sur cette amélioration. Les enfants avec le TDAH qui avaient la variation du gène avaient tendance à avoir un cortex plus mince dans les régions associées à l'attention lorsque l'étude a débuté mais leur cortex s'est épaissi durant les six ans de l'étude.

"L'étude fait donc un lien entre les gènes, l'état clinique (l'état observable chez l'enfant) et le développement du cerveau", commente Shaw.

La plupart des enfants de cette étude prenait de la médication pour leur trouble à un moment ou un autre de l'étude, mais cela n'explique pas les résultats.

Alors que le gène DRD4 est le facteur génétique connu le plus important pour le TDAH, plusieurs autres gènes influencent probablement ce trouble, note le chercheur.

Psychomédia avec source:
WebMd

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