"Nous avons montré une chose quasiment inimaginable il a dix ans, que la recherche à but non lucratif pouvait exister hors de Big Pharma, qu'elle pouvait se faire dans des temps beaucoup plus courts et pour des sommes plus raisonnables", indique le Dr Jean-Hervé Bradol, ex-président de Médecins sans frontières-France (MSF), rapporté par AFP.

Sur les 700 médicaments développés par l'industrie pharmaceutique entre 2001 et 2011, seulement 4% ont été placés sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contre la moitié des 37 nouveaux médicaments développés dans la même période par des organisations à but non lucratif.

Ces dernières sont généralement constituées de partenariats d'acteurs publics et privés (fondations, donateurs, ONG, entreprises ou associations de patients).

Le documentaire, La pharmacie des malades oubliés réalisé par Gérard Lafont, qui sera diffusé le 24 août à 19 heures sur France 5, cite l'exemple du Fexinidazole, un médicament contre la maladie du sommeil, qui menace 60 millions de personnes en Afrique sub-saharienne.

Il a été développé par l'organisation indépendante DNDi (Initiative médicaments contre les maladies négligées), mise en place par l'Institut Pasteur, MSF et quatre instituts de recherche des pays endémiques "pour développer une nouvelle génération de médicaments mieux adaptés, mieux tolérés et plus efficaces" que le seul médicament disponible, l'arsobal, à base d'arsenic et particulièrement toxique. DNDi a aussi développé des médicaments contre le paludisme et la leishmaniose, une maladie parasitaire.

Autres exemples : le test Samba, issu de la collaboration entre des chercheurs britanniques et MSF, pour mesurer rapidement la quantité de VIH dans le sang; ainsi que le robot GeneXpert, pour détecter la bacille de Koch, responsable de la tuberculose, développé par la Fondation pour de nouveaux tests diagnostiques innovants (FIND) basée en Suisse.

Quelque 150 traitements et vaccins sont en cours de développement dans le monde pour des maladies transmissibles grâce à des partenariats de ce type, indique le Dr Bradol.

Psychomédia avec sources: AFP, Médecins sans Frontières. Tous droits réservés.