D'abord précisons qu'il est souvent préférable et plus efficace d'encourager les comportements désirables que de punir les comportements indésirables. Par exemple, pour faire diminuer les chicanes entre frères et soeurs, on encourage (ex. par des félicitations) la bonne entente et la collaboration. Il est aussi (de loin) préférable d'essayer de résoudre les problèmes par des explications avant de recourir aux punitions. Par ailleurs, il faut aussi être prêt (de façon constante) à agir pour se faire obéir (c'est ce qui contribue en grande partie à la crédibilité de l'autorité). Par exemple, après une demande d'aide pour la vaisselle, aller chercher l'enfant. Cependant lorsque ces moyens ne sont pas suffisants, il est parfois nécessaire de faire suivre le comportement indésirable par une conséquence négative.
Les punitions ne doivent pas être appliquées à propos de tout ou de rien mais uniquement pour corriger des actions répétées qui sont dangereuses ou qui enfreignent une règle familiale raisonnable. Il est important, entre autres, de laisser le droit aux enfants d'exprimer verbalement leurs émotions négatives.
L'isolement pour QUELQUES MINUTES (2-3 à 10) ou le retrait d'un privilège pour une BRÈVE PÉRIODE peuvent être des punitions adéquates. Les punitions trop longues ou trop lourdes ne sont pas plus efficaces (au contraire) et sont sources de rancoeur. Il faut éviter de retirer des privilèges qui ont été gagnés par des bons comportements ou du travail ou encore de retirer des choses qui ont été promises sans conditions. Il est important d'expliquer (simplement) les raisons de notre geste.
Il est habituellement suffisant d'informer (sans discuter) qu'on ajoute une minute d'isolement pour chaque minute où l'enfant refuse de se rendre à l'endroit indiqué, s'il donne des coups dans la porte, sort sans permission, etc.. Si l'enfant fait un dégât pendant qu'il est isolé, il faut lui faire réparer le dégât avant de lui permettre de sortir de la pièce (ou payer selon le cas).
Les menaces de punition pour se faire obéir constituent une stratégie très inefficace. Beaucoup de parents nous avouent faire beaucoup de menaces qu'ils ne mettent pas en application. Ils perdent ainsi beaucoup de crédibilité et d'autorité, d'autant plus que les menaces sont souvent trop disproportionnées pour être mises à exécution. Les enfants savent qu'ils peuvent les laisser parler et faire à leur guise. Il est important, qu'après un avertissement, la conséquence soit mise à l'exécution. Inutile d'attendre d'avoir répété plusieurs fois.
Beaucoup de parents nous racontent également renoncer à appliquer une punition à cause des crises de leur enfant ou de chantage émotif. Il va sans dire que l'enfant qui voit ainsi ses crises ou comportements manipulatoires renforcés saura exploiter ce moyen au maximum. Ces comportements diminuent lorsqu'ils n'ont pas d'impact.
Les conséquences négatives d'un comportement sont parfois naturelles. Il est parfois pertinent de laisser l'enfant subir ces conséquences naturelles. Une autre punition naturelle est de demander à l'enfant de réparer les torts qu'il a fait lorsque cela est possible. Il est alors inutile d'ajouter une punition.
Référence: Ces conseils sont tirés du livre "Vinaigre ou miel, comment éduquer son enfant" de Robert Bélanger (voir Suggestions de lectures). Vous y trouverez beaucoup d'autres conseils et informations concernant le renforcement des comportements désirables et l'utilisation des punitions, notamment, des informations sur les dangers de l'abus de punitions (menaces, critiques dévalorisantes ou injures, punitions corporelles, punitions trop fréquentes, trop longues, trop lourdes, etc.).