Dans un communiqué en date du 21 décembre, l'Agence française du médicament (ANSM) rappelle aux médecins, afin de minimiser le risque de thrombose lié aux Contraceptifs oraux combinés (COC) (1), qu’il soit veineux ou artériel:

  • de privilégier la prescription des COC de 2e génération (contenant comme progestatif du lévonorgestrel);
  • Mais, selon l'ANSM, "le surrisque thromboembolique veineux ne justifie pas un arrêt brutal" d'un COC de 3e (contenant du désogestrel ou du gestodène) ou de 4e génération (contenant de la drospirénone) "jusque là bien supporté chez une femme utilisatrice depuis une longue période. A l’issue de la prescription en cours, le prescripteur envisagera, avec la femme déjà sous COC" de 3e génération ou de 4e génération, "la méthode la plus appropriée pour elle (autre contraceptif oral, dispositif intra-utérin, etc.)".
  • de rechercher les facteurs de risque, notamment de thrombose, lors de toute prescription d’un COC à une nouvelle utilisatrice;
  • d’informer les femmes du risque de thrombose et les alerter quant aux signes cliniques évocateurs;
  • d’effectuer un suivi clinique pour surveiller la tolérance au traitement contraceptif prescrit".

L’Agence Européenne du Médicament (EMA), indique l'ANSM, a réalisé une revue de la littérature sur le risque de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) qui montre un risque deux fois plus élevé avec les COC de 3e génération et de 4e génération qu'avec ceux de 2e génération. Comme les études ne montrent pas de bénéfice supplémentaire pour les COC de 3e et 4e génération, la prescription de ceux de 2e génération doit être privilégiée.

Il existe également, quelle que soit la génération utilisée, un risque de thrombose artérielle (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde), indique l'ANSM. Une récente étude danoise a montré que ce risque est augmenté chez les femmes sous COC en comparaison aux femmes non utilisatrices de COC. Une thrombose artérielle reste toutefois un évènement rare dans la population des femmes en âge de procréer en l’absence de facteur de risque, note l'ANSM.

Sur une année, indique l'agence, la thrombose veineuse atteint:

  • 0,5 à 1 femme pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules ;
  • 2 femmes pour 10 000 utilisatrices de COC de 2e génération ;
  • 3 à 4 femmes pour 10 000 utilisatrices de COC de 3e ou 4e génération.

En septembre dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé que les pilules de 3e génération ne seront plus remboursées par la Sécu à compter du 30 septembre 2013.

Rappelons par ailleurs, que plusieurs études ont montré que ces pilules, qui interviennent sur l'équilibre hormonal, affectent négativement la sexualité.

ANSM : Préférer les pilules de deuxième génération contenant du lévonorgestrel.

(1) Qui contiennent à la fois un estrogène et un progestatif. Les pilules de différentes générations contiennent des progestatifs différents.

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