Les laboratoires Servier ont été condamnés vendredi par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) à verser 210 000 euros de dommages et intérêts à une patiente ayant subi de graves problèmes cardiaques après avoir pris le médicament pour maigrir Isoméride (dexfenfluramine), rapporte Le Parisien. Servier doit également verser à la Caisse primaire d'assurance maladie des Hauts-de-Seine la somme de près de 158 000 euros pour prestations versées à la plaignante. Servier fera appel du jugement.

Le tribunal a estimé que l'expertise médicale permettait «de tenir pour constant le lien de causalité entre le dommage et la prise d'Isoméride» et que les laboratoires Servier «ont commis une faute en manquant à leur obligation de fournir un produit exempt de tout défaut de nature à créer un danger pour les personnes».

Lancé en 1985, le médicament s'est vendu en France jusqu'à 400 000 boîtes par mois avant d'être retiré de la vente en 1997 par l'Agence du médicament. Ses effets indésirables n'ont été connus qu'en 1996, relève le tribunal, et la première étude qui a démontré la nocivité d'un de ces composants remonte 1990.

La dame a également été traitée avec un médicament proche de l'Isoméride, le Mediator, commercialisé également par les laboratoires Servier.

«L'Isoméride et le Mediator sont deux médicaments qui se transforment dans l'organisme après absorption en la même substance toxique, le norfenfluramine, pour les valves du coeur», a indiqué à l'AFP la pneumologue Irène Frachon, auteur de «Mediator, 150 mg, sous-titre censuré» aux éditions dialogues.fr.

Psychomédia avec source:
Le Parisien