Un nouveau médicament pour le traitement de l'obésité, l'Acomplia (rimonabant) a reçu une approbation de commercialisation de l'union européenne en juin 2006.

Il n'est pas encore autorisé aux États-unis et au Canada où deux médicaments sont utilisés actuellement pour le traitement de l'obésité: le Sibutral ou Reductil(sibutramine) et le Xenical (orlistat). Le (Sibutral) agit sur la chimie du cerveau en amenant plus rapidement une sensation de satiété et le Xénical bloque l'absorption de certains gras par les intestins.

Le Acomplia réduit l'action du système répondant aux cannabinoïdes du cerveau (système qui contribue à la sensation de plaisir). Il semblerait que les gens obèses ont une suractivation de ce système endocannabinoïde qui joue un rôle important dans la régulation de l'appétit, des dépenses énergétiques et du métabolisme des gras. Ce médicament n'aide pas à maigrir si on ne coupe pas les calories.
Les résultats d'une étude clinique impliquant 3000 participants américains et canadiens sont publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) du 15 février.

Ces résultats montrent que les gens obèses (indice de masse corporelle supérieur à 30) ou en surpoids (indice de masse corporelle entre 25 et 30) qui consommaient moins de calories ont perdu en moyenne 14 livres (environ 6 kilos) s'ils ont persisté à prendre le médicament pendant un an. C'est 10.5 (environ 4.5 kilos) livres de plus que ceux qui consommaient moins de calories et prenaient un placebo inactif plutôt que le médicament.

Par contre la perte de poids ne se maintenait que si les gens continuaient de le prendre. Ceux qui continuaient de le prendre avaient une diminution du tour de taille, des niveaux de gras dans le sang plus bas et des niveaux plus élevés de bon cholestérol.

Ces résultats ne prennent en compte que les participants qui ont poursuivi leur participation jusqu'à la fin de la recherche. Ceux qui prenaient le médicament n'étaient pas plus susceptibles toutefois d'abandonner que ceux qui prenaient le placebo.

L'éditorial du JAMA portant sur cette recherche est assez critique. L'auteur y argumente qu'en ne tenant pas compte des participants qui ont arrêté de prendre le médicament, la recherche présente un tableau plus rose que la réalité. Elle relève aussi que les participants qui prenaient le médicament avaient un risque 2.7 fois plus élevé de présenter des troubles tels que dépression, humeur anxieuse et irritable et nausées. Elle questionne la valeur, pour la perte de poids, de médicaments qui ne fonctionnent qu'aussi longtemps qu'on les prend. Ce qui fonctionne à plus long terme est un changement permanent dans l'alimentation et l'activité physique, rappelle-t-elle.

Le Sibutral et le Xenical ont aussi des résultats modestes. Ils amènent habituellement une perte de poids ne dépassant pas 10% du poids total et ne fonctionnent qu'en conjonction avec une diète et l'activité physique. Les experts insistent toutefois qu'une modeste perte de poids, même de 5%, fait une grande différence pour diminuer le risque de maladies. Ces médicaments doivent être pris à long terme pour le maintien de la perte de poids. La prescription de ces médicaments est autorisée dans le cas d'indice de masse corporelle de 30 et plus.

D'autres médications qui sont actuellement en développement visent des cibles plus spécifiques. Certaines affectent diverses hormones (comme la leptine) qui jouent un rôle dans la régulation de l'appétit et du poids. La leptine, sécrétée par les cellules graisseuses, contribue au sentiment de satiété en indiquant au cerveau le besoin de nourriture

L'indice de masse corporelle (IMC) est calculé à partir de la grandeur et du poids. Un IMC normal se situe entre 18.5 et 24.9, le surpoids se situe entre 25 et 29.9, l'obésité au-dessus de 30.

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