La morphine réduirait le risque de développer un syndrome de stress post-traumatique, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

Des essais cliniques, avec peu de participants, avaient déjà suggéré que les opiacés et d'autres médicaments pouvaient influencer la façon dont le cerveau encode les souvenirs traumatiques, prévenant ainsi les événements d'être encodés avec trop d'intensité.

Une hypothèse est que l'intensité des souvenirs traumatiques seraient liés au niveau de l'hormone de stress noradrénaline (ou norépinéphrine) au moment de l'événement. La morphine, peu de temps après cet événement, diminue la transmission de la noradrénaline dans le cerveau.

Troy Lisa Holbrook et ses collègues du Centre médical de la Marine américaine à San Diego ont mené cette étude avec 696 soldats, hommes et femmes, ayant été blessés à la tête en Irak entre 2004 et 2006. Parmi eux, 243 ont reçu un diagnostic de stress post-traumatique dans les deux ans suivant leurs blessures.

En tenant compte dans l'analyse des données de la gravité des blessures, de l'âge et de certains facteurs cliniques, les soldats ayant été traités avec de la morphine dès le début étaient deux fois moins nombreux (47%) à avoir développé le syndrome.

"Notre étude suggère que l'utilisation de morphine durant les premiers soins réduirait le risque ultérieur de syndrome de stress post-traumatique après une blessure grave", concluent les chercheurs.

Quelque 20% des soldats ayant servi en Irak et en Afghanistan souffriraient d"un état de stress post-traumatique.

Des spécialistes mettent toutefois en garde que ce médicament comporte un risque de développement d'une dépendance.

Psychomédia avec source: Los Angeles Times