La possession d’un chien est généralement considérée comme améliorant la vie humaine, offrant de la compagnie, augmentant le bien-être et contribuant à la santé en favorisant un mode de vie actif et régulier.

Mais « si l’arrivée d’un chien dans la famille présente de nombreux avantages pour de nombreuses personnes, les défis que représente la possession d’un chien ne doivent pas être négligés », soulignent les auteurs d'une étude publiée en janvier 2025 dans Scientific Reports.

Les recherches à ce jour n’ont pas pu conclure à un « effet animal de compagnie » bénéfique généralisable, rapportent-ils. Les propriétaires d’animaux de compagnie ne sont pas toujours plus heureux et en meilleure santé que les non-propriétaires.

Prendre soin d’un chien peut être coûteux en temps et en argent, mais aussi sur le plan émotionnel, soulignent-ils. Par exemple, avoir un chien avec des problèmes de comportement ou une maladie chronique peut susciter de l’inquiétude, de la tristesse et de la culpabilité. À long terme, ces sentiments négatifs peuvent se transformer en stress chronique ou en dépression.

Dans cette étude, Laura Gillet du département d’éthologie de l’université Eötvös Loránd (Budapest, Hongrie) et ses collègues (1) ont interrogé 246 propriétaires de chiens sur les avantages et défis liés à la possession d’un chien.

Ils ont d’abord demandé aux propriétaires d’évaluer 33 affirmations formulées de manière neutre concernant les chiens de compagnie (telles que « les chiens ont besoin d’être dressés et éduqués », « les chiens peuvent apporter des saletés et des dégâts dans la maison », « les chiens peuvent tenir compagnie aux enfants ») sur une échelle allant de -3 (gros inconvénient) à +3 (gros avantage). Les participants ont ensuite été invités à décrire dans leurs propres mots quels étaient, pour eux, le plus gros coût et le plus grand avantage d’avoir un chien.

Les engagements et les responsabilités liés à la possession d'un chien se sont révélés représenter à la fois une joie et un fardeau.

La perception selon laquelle les chiens égayent la vie des gens est l'élément le plus positivement noté de la liste (2,78 en moyenne), tandis que la courte durée de vie des chiens est la plus négativement notée (-1,67 en moyenne). (L'espérance de vie de 18 races de chiens : grandes variations)

Les affirmations positives étaient, en moyenne, beaucoup mieux notées (2,06) que les affirmations négatives (-0,66), ce qui suggère que la balance coûts/bénéfices penche en faveur du côté positif.

Les bénéfices

Plus de 60 % des propriétaires ont spontanément mentionné que le plus grand avantage des chiens de compagnie était la relation significative et valorisée qu'ils développaient avec eux. Les chiens sont souvent décrits comme des partenaires sociaux honnêtes, dévoués et solidaires, qui témoignent d’un amour inconditionnel et désintéressé à leur famille humaine.

Les bienfaits au quotidien étaient le deuxième thème le plus fréquemment cité (31 %), les propriétaires mentionnant qu’avoir un chien améliore leur mode de vie en encourageant l’exercice physique et les activités de plein air, et apporte une stabilité et une structure à leur vie.

Pour 15 % des répondants, un avantage majeur de partager la vie avec un chien est la possibilité de créer des liens avec un membre d’une autre espèce, dont les qualités intrinsèques sont jugées nombreuses.

Les inconvénients et les défis

Quant à l'inconvénient le plus important, les propriétaires de chiens sont presque unanimes : prendre soin d’un chien coûte de l’argent. Les frais vétérinaires, l’alimentation et les autres dépenses sont cités par 95 % des répondants. En comparaison, les coûts émotionnels et pratiques n'étaient mentionnés que par 4 à 5 % des propriétaires.

Les aspects liés à l’engagement et aux responsabilités à long terme - par exemple, le temps à consacrer aux soins quotidiens et à l’éducation du chien, l’influence du chien sur la routine et la qualité du sommeil de son propriétaire - divisaient le plus les propriétaires : s'ils étaient positifs pour certains, d’autres les considéraient comme plus neutres, voire négatifs.

Il est possible, soulignent les chercheurs, que certains propriétaires aient eu des difficultés avec leur chien sans pouvoir en parler de peur d’être jugés et étiquetés comme un « mauvais propriétaire ».

En résumé, concluent-ils, les résultats de cette étude montrent que l’expérience de posséder un chien est multiforme et ne peut pas être décrite en termes de coûts et d’avantages universels qui s’appliqueraient à tous les propriétaires.

Autres études du même laboratoire relayées sur Psychomédia :

Une étude publiée en 2023 dans Frontiers in Veterinary Science, menée dans trois pays européens, montrait que les propriétaires d'animaux domestiques consacraient davantage de ressources pour leurs chiens que pour leurs chats.

Pour plus d'informations sur la psychologie des chiens, voyez les liens plus bas.

(1) Borbála Turcsán et Eniko Kubinyi.

Psychomédia avec sources : Eotvos Lorand University, Scientific Reports.
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