Des études suggèrent que les symptômes du trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et leurs conséquences chez les filles et les femmes présentent des différences comparativement à ceux des garçons et des hommes.

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par soit un déficit de l'attention, soit une hyperactivité et une impulsivité, mais le plus souvent les deux. (Qu'est-ce que le TDAH ? - Critères diagnostiques)

La psychologue et neuroscientifique Jessica E. Flannery résume, sur le site d'EndeavorOTC (1), quatre différences importantes, décrites dans la littérature scientifique, dans la façon dont les symptômes du TDAH se présentent souvent chez les femmes.

  1. Des symptômes d'inattention sans hyperactivité ni impulsivité

    Les symptômes d'inattention sont fréquents chez les hommes et les femmes atteints du TDAH. Mais les femmes présentent plus souvent un TDAH de type à prédominance d'inattention ou de type combiné (inattention et hyperactivité/impulsivité) que de type à prédominance d'hyperactivité ou d'impulsivité (2).

    Si les symptômes d'inattention peuvent sembler plus subtils que les symptômes d'hyperactivité pour un observateur extérieur, tel qu'un enseignant, ils n'en sont pas moins gênants pour les personnes qui les ressentent. En fait, certaines études suggèrent que les symptômes du TDAH peuvent être plus gênants pour les filles et les femmes, entraînant davantage de difficultés sociales, scolaires, professionnelles et d'estime de soi (3).

  2. L'hyperactivité et l'impulsivité se manifestent de manières différentes

    Les hommes atteints du TDAH ont tendance à présenter plus d'hyperactivité et d'impulsivité que les femmes (4), ce qui correspond aux attentes traditionnelles concernant les manifestations du TDAH.

    Lorsque les femmes présentent des symptômes d'hyperactivité, ceux-ci peuvent se manifester différemment des hommes. Et, même lorsque les femmes présentent des symptômes hyperactifs/impulsifs plus stéréotypés, ceux-ci sont plus susceptibles d'être attribués à un autre diagnostic en raison des préjugés sexistes qui existent dans les diagnostics (4).

  3. La dysrégulation des émotions peut sembler plus importante

    Les hommes et les femmes atteints du TDAH sont plus susceptibles d'éprouver de « fortes émotions » ou une faible tolérance à la frustration ; toutefois, les symptômes de dysrégulation émotionnelle et de labilité émotionnelle sont plus marqués chez les femmes atteintes du TDAH (2).

    La dysrégulation des émotions chez les femmes est également plus susceptible d'être attribuée à un autre trouble, comme la dépression ou un trouble de la personnalité à l'âge adulte (2).

    Les traits du TDAH chez les adultes sont liés à des difficultés de régulation des émotions

  4. L'utilisation de stratégies compensatoires

    Les symptômes du TDAH peuvent également varier chez les femmes parce qu'elles sont plus susceptibles d'avoir des stratégies d'adaptation compensatoires pour leur TDAH que les hommes, masquant ainsi certains de leurs symptômes (5). Cela peut ressembler à la nécessité de maintenir une routine structurée, à un emploi du temps excessif (over-scheduling) ou à la création de listes de choses à faire élaborées.

Les symptômes d'inattention du TDAH persistent à l'âge adulte, tandis que les symptômes d'hyperactivité sont censés diminuer avec l'âge, explique l'auteure. Compte tenu des différences entre hommes et femmes en ce qui concerne les symptômes d'hyperactivité et d'impulsivité, les hommes présentent en moyenne moins de symptômes de TDAH avec l'âge, mais les symptômes ont tendance à persister davantage à l'âge adulte chez les femmes (4). (Quelle proportion des adultes vivent avec le TDAH ?)

Pour plus d'informations sur le TDAH, voyez les liens plus bas.

(1) EndeavorOTC a notamment développé une application de jeu vidéo conçue pour traiter et améliorer les symptômes du TDAH chez les adultes

(2) Young, S. and coll. (2020). Females with ADHD: An expert consensus statement taking a lifespan approach providing guidance for the identification and treatment of attention-deficit/hyperactivity disorder in girls and women. BMC psychiatry.

(3) Elkins, I. J., Malone, S., Keyes, M., Iacono, W. G., & McGue, M. (2011). The impact of attention-deficit/hyperactivity disorder on preadolescent adjustment may be greater for girls than for boys. Journal of clinical child and adolescent psychology: the official journal for the Society of Clinical Child and Adolescent Psychology, American Psychological Association, Division 53.

(4) Hinshaw, S. P., Nguyen, P. T., O’Grady, S. M., & Rosenthal, E. A. (2022). Annual Research Review: Attention‐deficit/hyperactivity disorder in girls and women: underrepresentation, longitudinal processes, and key directions. Journal of Child Psychology and Psychiatry.

(5) Mowlem, F. D., Rosenqvist, M. A., Martin, J., Lichtenstein, P., Asherson, P., & Larsson, H. (2019). Sex differences in predicting ADHD clinical diagnosis and pharmacological treatment. European child & adolescent psychiatry.

Psychomédia avec sources : EndeavorOTC, EndeavorOTC.
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