Une recherche, financée par le National Institutes of Health américain (1.9 million), a pour but de vérifier l'efficacité de la thérapie cognitive-behaviorale pour le traitement du syndrome du colon irritable (SCI). Depuis 15 ans, plusieurs recherches de moindre envergure, au Center for Stress and Anxiety Disorders in Albany, démontrent une bonne efficacité de cette thérapie. Toutefois, ce n'est pas tout le monde qui y répond bien. La recherche, qui se déroulera sur trois ans, a pour but, entre autres, d'identifier les caractéristiques des gens qui sont de bons candidats pour cette thérapie et de vérifier si des psychologues, autres que ceux du centre, utilisant la méthode telle que décrite obtiennent les mêmes résultats.

Le traitement du colon irritable, qui affecte 35 millions d’Américains, implique souvent la gestion du stress et la modification de l'alimentation (suppléments de fibres, identification et évitement de certains aliments déclencheurs). Différentes médications sont prescrites comme des antidouleurs, des antispasmodiques, des agents antidiarrhée et des antidépresseurs. La médication n'est pas efficace pour tous.

Dans cette recherche, 240 personnes participeront à un traitement consistant en 10 sessions hebdomadaires en petits groupes. L'objectif du traitement est d'amener les gens à observer comment le SCI interfère avec leur vie et à changer leurs comportements de façon à ce que leur vie puisse être la plus normale possible. On leur demande de tenir un journal où ils notent leurs réactions négatives ou auto-défaitistes au stress et on leur enseigne des façons de changer ces réactions.

Les participants apprennent à identifier certaines croyances ancrées qui causent des réactions de stress et déclenchent les symptômes du colon irritable. Ainsi, l'une des participantes, une dame de 46 ans, a réalisé que sa plus grande source de stress provient de sa croyance qu'elle n'est pas assez bonne. Elle s'est rendue compte que son perfectionnisme l'amène constamment à se critiquer négativement. Quand elle fait des erreurs elle se fait des commentaires négatifs: "Comment peux-tu être aussi stupide ?". Elle a appris à se faire des commentaires plus neutres tel que: "J'ai fait une erreur". Elle a aussi été encouragée à discuter avec son superviseur de leurs conflits plutôt que de se blâmer silencieusement pour ces derniers. Les symptômes du colon irritable ont diminué ainsi que ses maux de tête de tension.

Un autre participant, un homme de 65 ans, s'est rendu compte qu'il vit du stress sans le réaliser. La thérapie lui a permis de se rendre compte qu'en se mettant des objectifs de production élevés, il s'impose un stress qui n'est pas nécessaire. Plutôt que de se fixer un nombre précis de pièces à réaliser, il a appris à se dire qu'il en fera comme il le pourra. Dans son cas, la thérapie n'a pas amené l’élimination de la constipation mais l'a aidé à trouver des façons de ne pas empirer ses symptômes.

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