Un défibrillateur sur cinq serait implanté dans des cas où les bénéfices de cette intervention coûteuse, parfois douloureuse et comportant des risques de complication n'ont pas été démontrés, selon une étude américaine publiée en janvier dans le Journal of the American Medical Association.
Le défibrillateur rétablit un rythme cardiaque normal en administrant un choc électrique au cœur lorsque son rythme devient dangereusement irrégulier (arythmie).
Il peut ainsi prévenir une mort subite chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque.
Dr Sana Al-Khatib de l'Université Duke et ses collègues ont analysé des données concernant près de 111 707 personnes ayant reçu un défibrillateur entre 2006 et 2009.
Les résultats montrent que 22 % de ces appareils sont implantés chez des personnes qui entrent dans l'une ou l'autre de catégories pour lesquelles ils ne sont pas recommandés: celles qui viennent de subir un infarctus ou un pontage coronarien, celles qui sont dans un stage précoce d'insuffisance cardiaque ou dont l'espérance de vie est de toute manière très limitée par la maladie.
Bien que quelques unes de ces implantations hors recommandations peuvent avoir été cliniquement appropriées, les chercheurs estiment que ces dernières ne pourraient représenter plus de 6 % des cas.
Pour atteindre les bénéfices maximaux, explique John Mandrola (électrophysiologiste au Baptist Hospital Eastles) au site WebMD, un défibrillateur doit être implanté aux bonnes personnes au bon moment. Pour les personnes dont une crise cardiaque est récente (moins que 40 jours) ou un pontage coronarien est récent (moins que 90 jours) ou dans les stages précoces d'une insuffisance cardiaque, le cœur n'a pas eu suffisamment le temps de se rétablir, dit-il. Il est possible que le rétablissement soit suffisant pour que cet appareil ne soit pas nécessaire. À l'opposé, les personnes qui sont au stade le plus avancé d'une insuffisance cardiaque peuvent être soumises à des chocs douloureux répétés sans que cela prolonge leur vie. Les chocs sont de 750 volts et ils sont douloureux, dit-il.
Un appareil coûte entre $20 000 et $30 000, ce qui pose la question du gaspillage des ressources, précise Sana Al-Khatib.
Psychomédia avec sources:
WebMD, Medpage Today, Le Figaro
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