Le prix Nobel de médecine 2016 a été décerné, le 3 octobre, au biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, 71 ans, pour avoir élucidé les mécanismes de l’autophagie, un processus de dégradation et de recyclage des composants défectueux de la cellule.

Ce processus est essentiel pour la survie des cellules. Des mutations dans les gènes de l'autophagie peuvent causer des maladies, souligne le communiqué du jury, et des perturbations dans ce processus ont notamment été liées aux infections, aux maladies neurodégénératives (où des agrégats protéiques ne sont pas éliminés), au diabète de type 2 et au cancer.

« Les découvertes d’Ohsumi ont conduit à un nouveau paradigme dans la compréhension de la manière dont la cellule recycle son contenu ».

Le concept d’autophagie est apparu dans les années 1960 lorsque les chercheurs ont observé pour la première fois la destruction par les cellules de leurs propres constituants défectueux. Les déchets des cellules se concentrent dans de petites vésicules, qui sont transportées jusqu’aux lysosomes, des organites qui les détruisent.

La connaissance du phénomène est cependant restée limitée jusqu’aux travaux de M. Ohsumi qui, au début des années 1990, a mené des « expériences brillantes », selon le jury du Nobel. Il a d’abord travaillé sur des levures, chez lesquelles il a démontré l’existence de mécanismes d’autophagie en les affamant. Ensuite, par de multiples expériences, toujours chez les levures, il a mis en évidence les 15 gènes clés impliqués dans ces processus. Ces résultats ont été publiés en 1992. Il a montré que des mécanismes comparables sont à l’œuvre dans les cellules humaines.

Le biologiste, professeur à l’Institut de technologie à Tokyo, a notamment aussi reçu le Canada Gairdner International Award 2015 pour ces travaux. Il est le sixième Japonais à remporter le prix Nobel de médecine.

Psychomédia avec sources : Nobel Prize, New York Times, Le Monde.
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