La prise de médicaments déjà identifiés comme dangereux pour la conduite automobile par les piétons peut augmenter leur risque d'être impliqués dans un accident de la route, selon une étude française publiée dans la revue Plos Medicine, relayée par Le Figaro.

Emmanuel Lagarde de l’Inserm (Université de Bordeaux) et ses collègues ont croisé les bases de données de la police française recensant les accidents de la route et celle des remboursements de l’Assurance maladie.

Plus de 16 450 piétons ayant été blessés dans un accident impliquant une voiture entre 2005 et 2011 ont été inclus dans l'étude.

Les chercheurs ont identifié 48 classes de médicaments associées à un risque accru de 20 % à 300 % d’accident pour un piéton.

Parmi celles-ci, les benzodiazépines et les médicaments apparentés (anxiolytiques tels que le Xanax et somnifères), les antihistaminiques, les anti-inflammatoires et les antirhumatismaux étaient parmi les 10 médicaments les plus consommés par les piétons impliqués dans des accidents.

En France, 37 % des médicaments disponibles portent un pictogramme indiquant qu'ils peuvent affecter la conduite automobile, indique le chercheur au Figaro.

« Ces médicaments peuvent affecter le niveau d’attention des piétons, par exemple leur temps de réaction ou leur mobilité, comme leur vitesse de marche. Ainsi, les alpha bloquants entraînent une vasodilatation et donc une plus faible pression du sang, avec des symptômes potentiels comme : de l’asthénie (perte de force), des vertiges, de la fatigue, etc. », notent les auteurs de l’étude.

« L’important est de faire en sorte que les patients prennent en compte les pictogrammes et soient conscients des risques qu’ils prennent lorsqu’ils sortent de chez eux », explique Emmanuel Lagarde. « Il faut également que les prescripteurs et les pharmaciens informent les patients des risques. »

Lors des accidents de la route, 22 % des personnes qui décèdent sont des piétons.

Une nouvelle liste des médicaments du système nerveux central risqués pour la conduite (ANSM)

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(1) Mélanie Née , Marta Avalos, Audrey Luxcey, Benjamin Contrand, Louis-Rachid Salmi, Annie Fourrier-Réglat, Blandine Gadegbeku, Ludivine Orriols.

Psychomédia avec sources : PLOS Medicine, Le Figaro.
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