Identifier les facteurs qui influencent l'immunité individuelle est devenu un enjeu important de la médecine de précision, une médecine du futur qui vise à proposer au patient un traitement médical adapté à ses particularités individuelles, soulignent des chercheurs français.

Afin de décrire la variation du système immunitaire dans la population française, une trentaine de chercheurs sont réunis autour du laboratoire Milieu intérieur coordonné à l'Institut Pasteur par le Dr Lluis Quintana-Murci, directeur de recherche CNRS.

Ce consortium a établi une large collection biologique provenant de 1000 donneurs non malades, âgés de 20 à 69 ans, recrutés à Rennes. Leur sang, leur ADN, leur historique vaccinal et médical ainsi que les bactéries intestinales et nasales ont été analysés.

Les premiers résultats de leur travaux sont publiés dans les revues Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) et Nature Immunology.

Les chercheurs ont mesuré, dans les échantillons sanguins des 1000 donneurs, les changements d'expression de gènes de l'immunité suite à leur exposition à différents virus, bactéries, et champignons. En parallèle, ils ont déterminé les caractéristiques moléculaires des globules blancs (leucocytes) de leur sang « avec une résolution sans précédent », indique Etienne Patin, chercheur CNRS et coauteur.

« Les deux études confirment qu'une grande partie de la variation du système immunitaire entre individus est due à des différences de sexe et d'âge. “Mais la consommation de cigarettes, et l'infection asymptomatique par le cytomégalovirus, qui concerne 35 % de la population, ont également un impact majeur sur notre composition sanguine, ce qui pourrait expliquer que des fumeurs et des personnes infectées par ce virus puissent avoir une plus grande susceptibilité aux infections. »

Les chercheurs ont identifié des centaines de variations génétiques qui changent l'expression de molécules clés de la réponse immunitaire, dont certaines sont associées à un plus grand risque de développer des maladies telles que l'allergie aux pollens, le diabète de type 1 (maladie auto-immune).

Le LabEx Milieu intérieur s'apprête maintenant à déterminer comment les flores intestinales et nasales, ainsi que l'épigénétique (modifications transitoires de l'ADN) contribuent aussi aux différences immunitaires.

Plus généralement, la large biobanque générée dans le cadre de ce consortium facilitera l'identification de facteurs de risques aux maladies, ouvrant la voie à une médecine de précision des maladies infectieuses et auto-immunes, souligne le communiqué des chercheurs.

Pour plus d'informations sur le système immunitaire, voyez les liens plus bas.

Illustration : Institut Pasteur

Psychomédia avec sources : Insittut Pasteur, Nature Immunology, PNAS.
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