L’arthrose est la maladie rhumatismale la plus fréquente avec environ 10 millions de personnes qui en souffrent en France. Chez les plus de 65 ans, 65 % sont concernés.
Plus de 90 % des personnes qui souffrent de rhumatismes estiment que les douleurs ont un impact sur la qualité de leur sommeil et sur leur moral, selon une enquête menée par 17 associations de patients en partenariat avec l'Inserm (1), la fondation Arthritis et la Société française de rhumatologie. Quelque 2100 personnes ont répondu à cette enquête.
« “Fatigue”, “handicap”, “souffrance”, “insupportable”… Les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche de celles et ceux qui souffrent de rhumatismes montrent à quel point leur qualité de vie est sérieusement impactée par ces affections douloureuses des articulations, des os, des muscles et des tendons
», souligne le communiqué de l'Inserm.
Le sommeil et le moral sont particulièrement affectés, selon plus de 90 % des personnes interrogées.
Les résultats
Les douleurs
Environ deux tiers des répondants (1 411 sur 2 100) qualifient leurs douleurs de « permanentes » et un tiers d’« intermittentes ».
À la question « Quand ces douleurs vous gênent-elles le plus ? », plus de 60 % répondent qu’elles les gênent à la fois le jour et la nuit.
Plus de 80 % (1 783 sur 2 100) ont repéré des facteurs déclenchant leur douleur. Avec 17 % de citations, le stress est celui qui revient le plus souvent, suivi par les changements météo (15 %), la fatigue (14 %), l’immobilité (11 %), les déplacements et l’activité physique (10 %).
Les médicaments
Plus de 80 % des répondants (1 741 sur 2 100) prennent des médicaments pour tenter d’atténuer les douleurs causées par les rhumatismes. Les médicaments suivants ont été testés par des participants.
- le paracétamol (acétaminophène), 94 % des participants ;
- les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), près des deux tiers (62 %) ;
- la cortisone, près de la moitié (47 %) ;
- le paracétamol codéiné, 40 % ;
- le tramadol (Topalgic, Contramal, Ixprim…), 38 % ;
- le paracétamol-tramadol, 36 % ;
- les corticoïdes, 35 % ;
- l’amitriptyline (Elavil, Laroxyl, Endep…), un antidépresseur, 25 % ;
- la morphine, 25 % ;
- la duloxétine (Cymbalta), un antidépresseur, 22 % ;
- la prégabaline (Lyrica), 20 % ;
- l’acide hyaluronique, 14 % ;
- la gabapentine (Neurotin), 14 % ;
- la venlafaxine (Effexor), un antidépresseur, 13 % ;
- etc.
« Pourtant, l’efficacité de ces médicaments laisse souvent à désirer, selon les patients. Par exemple, 40 % de ceux qui ont testé le paracétamol jugent que ce n’est pas efficace contre 12 % seulement qui estiment l’inverse. Entre les deux, 38 % des patients jugent que cela dépend, et 11 % trouvaient le médicament efficace au début, mais plus maintenant. En outre, les effets indésirables des médicaments conduisent plus d’une personne sur deux à ne pas les prendre, même quand ils les jugent efficaces.
»
Kiné, psychothérapie et médecines alternatives
Plusieurs répondants avaient aussi eu recours à des stratégies non médicamenteuses pour les aider à supporter les douleurs.
Environ les deux tiers (1 378 sur 2 100) ont suivi des séances de kinésithérapie, et parmi eux, les trois quarts les ont trouvées utiles (1 043 sur 1 378).
« Un tiers des personnes interrogées (723 sur 2100) ont consulté un psychiatre et un psychologue. Environ un quart de ces séances consistaient en thérapies cognitivo-comportementales (TCC).
» (Psychothérapie cognitivo-comportementale pour la douleur chronique : actualités)
« Dans l’ensemble, quelle que soit l’approche du thérapeute, près de 7 personnes sur 10 (504 sur 723) ont trouvé ces consultations utiles.
» (5 types de psychothérapies pour la gestion de la douleur chronique)
Moins d’une personne sur cinq a testé l’éducation thérapeutique (ETP) du patient pour apprendre à vivre avec une maladie chronique (402 sur 2100). Chez celles qui ont pu y avoir accès, plus des deux tiers (284 sur 402) l’ont trouvée utile.
« Différentes approches, autres que médicamenteuses, peuvent être pratiquées par les personnes pour gérer les douleurs, même si certaines sont moins utilisées que d’autres (séances avec un “psy” ou atelier d’ETP versus séances de kinésithérapie). Ces approches sont souvent considérées comme utiles de la part des répondants. Les séances de “psy” et d’ateliers d’ETP gagneraient sûrement à être mieux connues : plus souvent proposées, et mieux acceptées de la part des patients
», commente Francis Berenbaum, clinicien et chercheur dans une unité Inserm et en charge du service de rhumatologie de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) à Paris.
Thérapies complémentaires
Près de 60 % des répondants ont fait appel à des thérapies complémentaires pour gérer les douleurs.
Les approches psychocorporelles (hypnose, méditation, cohérence cardiaque, sophrologie…) ont été testées par près d’une personne sur cinq.
Des approches non validées scientifiquement (telles que les thérapies énergétiques, les ventouses…) ont été testées par une personne sur six.
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale.
Psychomédia avec sources : Inserm, Inserm.
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