Les limites de la thermorégulation humaine, c'est-à-dire la capacité à maintenir une température corporelle stable en cas de chaleur extrême, sont plus basses qu'on ne le pensait auparavant, selon une étude publiée en mars 2025 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

L'étude montre que de nombreuses régions pourraient bientôt connaître des niveaux de chaleur et d'humidité dépassant les limites de sécurité pour la survie humaine, soulignent les auteurs.

Robert D. Meade et Glen Kenny, chercheurs à l'Unité de recherche en physiologie humaine et environnementale de l'Université d'Ottawa (Canada), ont, avec leurs collègues, utilisé une technique largement répandue appelée protocoles par paliers thermiques. Ils ont exposé 12 volontaires à diverses conditions de chaleur et d'humidité afin d'identifier le point où la thermorégulation devient impossible.

La particularité de cette étude réside dans le fait que les participants sont retournés au laboratoire pour une exposition d'une journée à des conditions juste supérieures à leur limite estimée de thermorégulation. Ils ont été soumis à des conditions extrêmes : 42 °C et 57 % d'humidité, soit un humidex d'environ 62 °C.

« Les résultats étaient sans appel. La température corporelle des participants a augmenté sans interruption, et de nombreux participants n'ont pas pu terminer l'exposition de 9 heures. Ces données constituent la première validation directe des protocoles par paliers thermiques, utilisés depuis près de 50 ans pour estimer les limites supérieures de la thermorégulation », explique Meade.

Alors que les villes se préparent à des étés plus chauds, comprendre ces limites peut contribuer à orienter les politiques de santé et les mesures de sécurité publique. « En intégrant les données physiologiques aux modèles climatiques, nous espérons mieux prévoir et anticiper les problèmes de santé liés à la chaleur », souligne Kenny.

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Psychomédia avec sources : PNAS, University of Ottawa.
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