Une molécule dont la production est stimulée par l'exercice aide à réparer certains dommages cérébraux chez des modèles animaux, montre une étude publiée dans la revue Cell Reports.

Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements de la sclérose en plaques et d’autres troubles neurodégénératifs, soulignent les chercheurs.

La molécule, appelée facteur de croissance nerveuse VGF, favorise la cicatrisation de la myéline qui est une couche protectrice entourant et isolant les fibres nerveuses.

L'équipe de David J. Picketts de l'Université d'Ottawa a fait cette découverte alors qu’elle étudiait des souris génétiquement modifiées de manière à réduire la taille de leur cervelet, qui contrôle l’équilibre et le mouvement. Ces souris avaient de la difficulté à marcher et ne vivaient que 25 à 40 jours.

Or, si les souris pouvaient courir librement dans une roue, elles vivaient plus de 12 mois, ce qui correspond à la durée de vie typique d’une souris. Elles prenaient également plus de poids et acquéraient un meilleur sens de l’équilibre. Cependant, elles devaient continuer à faire de l’exercice pour maintenir ces avantages.

L'examen de leur cerveau a montré une meilleure isolation et une meilleure stabilité des neurones, explique Matías Alvarez-Saavedra, auteur principal. « Cela signifie que les neurones fonctionnaient mieux et que les circuits cérébraux auparavant endommagés étaient devenus plus forts et plus fonctionnels. »

L'étude des différences de l'expression génétique entre les souris actives et sédentaires a permis d'identifier la protéine VGF comme étant la principale responsable. La VGF compte parmi les centaines de molécules libérées par le cerveau et les muscles pendant l’activité physique. Elle a également un effet antidépresseur attribuable à l’état de bien-être apporté par l’exercice.

Lorsque les chercheurs ont introduit la protéine VGF chez une souris mutante sédentaire, les effets étaient semblables à ceux obtenus par la course.

« Il est important d’approfondir les recherches afin de déterminer si cette molécule pourrait également être utile pour le traitement de la sclérose en plaques et d’autres maladies neurodégénératives », estime M. Picketts.

Le groupe a reçu une subvention de la Société canadienne de la sclérose en plaques et du Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC afin de poursuivre les recherches sur le VGF.

Illustration : Des cellules du système immunitaire traversent la barrière sang-cerveau et attaquent la myéline entourant les fibres nerveuses (axones).

Psychomédia avec source : Hôpital d'Ottawa.
Tous droits réservés