Treize personnes ont été tuées et 31 autres blessées lors d'une fusillade dans la base militaire de Fort Hood, au Texas, jeudi le 5 novembre. Fort Hood, la plus grande base de l'armée de terre américaine dans le monde, abrite quelque 65 000 soldats et civils.

Le tireur, le major Nidal Malik Hasan, 39 ans, est un psychiatre militaire, d'origine palestinienne, qui devait être envoyé en Irak ou en Afghanistan prochainement. Il était en charge, sur la base de Fort Hood, des soins aux soldats sur le point d'être déployés.

Né et élevé en Virginie, fils de parents immigrés originaires d'une petite ville palestinienne près de Jérusalem, il aurait rejoint l'armée après le lycée, contre l'avis de ses parents. L'institution militaire lui a ensuite permis d'intégrer l'université et une école de médecine où il a suivi la formation de psychiatre.

Un cousin du tireur, Nader Hasan, a déclaré à la chaîne Fox News qu'arrivé en avril dernier à Fort Hood, il devait partir prochainement en Irak et s'opposait fermement à cette mission. "Nous savons depuis cinq ans qu'il s'agissait sans doute de son pire cauchemar", a-t-il expliqué. "Il voulait faire tout ce qu'il pouvait, et selon les règles, pour s'assurer qu'il ne serait pas envoyé" à l'étranger. Il avait engagé un avocat et cherchait à quitter l'armée.

Comme psychiatre, il avait côtoyé les grands blessés à l'hôpital militaire de Walter Reed, à Washington. Selon le New York Times, citant certains de ses proches dont ce cousin, il connaissait trop bien les réalités de la guerre, pour avoir consulté des dossiers de soldats de retour de ces deux pays atteints de "stress post-traumatique" (PTSD). "Il était pétrifié à l'idée de partir, a souligné Nader Hasan. Des gens lui disaient tous les jours les horreurs de la guerre." Ses proches ont aussi expliqué qu'il se sentait harcelé à cause de son origine palestinienne et de sa religion musulmane.

Au cours d'une conférence de presse, un responsable de la base a pour sa part indiqué qu'il devait être déployé en Afghanistan et non pas en Irak.

Plusieurs médias évoquent, à l'occasion de ce tragique événement, les conditions difficiles des soldats américains. Les missions en Irak et en Afghanistan durent douze mois de suite, entrecoupées d'une seule permission de quinze jours.

Selon un profil-type publié sur le site officiel de l'armée américaine, rapporte le journal Le Monde, un soldat sert en moyenne quatre ans dans l'armée. Il a 22 ans, est marié, a deux enfants, est diplômé d'études secondaires et gagne un peu moins de 2 000 dollars par mois (environ 1 330 euros).

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Le Point