Certaines personnes se souviennent de leurs rêves tous les matins (les “grands rêveurs”) alors que d’autres s’en souviennent rarement (les “petits rêveurs”).

Une étude, menée par Perrine Ruby de l’Inserm et ses collègues (1), publiée en 2013 dans la revue Cérébral Cortex, montrait que les “grands rêveurs” ont 2 fois plus de phases de réveil pendant le sommeil que les “petits rêveurs” et que leur cerveau est plus réactif aux stimuli de l’environnement.

Cette sensibilité expliquerait la plus grande quantité d'éveils au cours de la nuit, ce qui permettrait une meilleure mémorisation des rêves lors de ces brèves phases d’éveil. Car il faudrait être éveillé pour que le cerveau puisse les mémoriser.

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Neuropsychopharmacology, l'équipe a cherché quelles régions du cerveau différencient les grands des petits rêveurs en mesurant l’activité cérébrale au moyen d'un scanner TEP (Tomographie par Emission de Positons) à l’éveil et pendant le sommeil chez 41 volontaires dont 21 “grands rêveurs” se souvenant de leur rêve en moyenne 5.2 fois par semaine et 20 “petits rêveurs” rapportant en moyenne 2 rêves par mois.

Les grands rêveurs présentaient une activité cérébrale spontanée plus forte pendant leur sommeil au niveau du cortex préfrontal médian (MPFC) et de la jonction temporo-pariétale (JTP), une zone cérébrale impliquée dans l’orientation de l’attention vers les stimuli extérieurs.

Ce qui est en lien avec le fait que les grands rêveurs réagissent plus aux stimuli de l’environnement et se réveillent plus au cours de leur sommeil, ce qui leur permet de mieux se souvenir de leurs rêves.

Le neuropsychologue sud-africain Mark Solms avait remarqué dans de précédents travaux que des lésions de ces deux zones conduisaient à une cessation des souvenirs de rêves, rapportent les chercheurs.

"Ces résultats montrent que les grands et petits rêveurs se différencient en terme de mémorisation du rêve mais n’exclut pas qu’ils se différencient également en terme de production de rêve. En effet, il est possible que les grands rêveurs produisent une plus grande quantité de rêve", notent les chercheurs.

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale, Centre de recherche en neurosciences de Lyon

Psychomédia avec source: Inserm.
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