Des anomalies cérébrales sont associées au syndrome de fatigue chronique, selon une étude publiée dans la revue Radiology. Ces découvertes pourraient améliorer le diagnostic du syndrome et conduire à l'identification de mécanismes en jeu dans la maladie, soulignent les chercheurs.

Le syndrome est difficile à diagnostiquer. Bien que toutes les personnes atteintes présentent une grande fatigue persistante, les autres symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre et ils recoupent souvent ceux d'autres maladies.

Ils incluent souvent des douleurs articulaires et musculaires, des maux de tête invalidants, des intolérances alimentaires, des maux de gorge, une enflure des ganglions lymphatiques, des problèmes gastro-intestinaux, des épisodes de pression sanguine et de rythme cardiaque anormaux et une hypersensibilité à la lumière, au bruit ou à d'autres sensations.

Michael Zeineh et Jose Montoya de l'Université Stanford ont, avec leurs collègues, comparé les images cérébrales de 15 personnes atteintes du syndrome et 14 personnes en santé, obtenues au moyen de 3 technologies d'imagerie.

Trois différences ont été constatées chez les personnes atteintes du syndrome:

  1. Le contenu global de la matière blanche était réduit. La matière blanche est constituée de fibres nerveuses (qui sont les axones des cellules cellules nerveuses) qui transmettent les signaux (l'information) entre les différentes régions constituées de matière grise. La matière grise est constituée des corps cellulaires des cellules nerveuses (neurones) qui traitent l'information.

    Cette constatation n'était tout à fait inattendue, explique Zeineh, car il est considéré que le syndrome de fatigue chronique implique une inflammation chronique, très probablement en raison d'une réponse immunologique prolongée à une infection virale non encore précisée. L'inflammation est connue pour avoir un effet négatif particulier sur la substance blanche.

  2. Mais la seconde constatation était tout à fait inattendue. Une anomalie a été identifiée dans une partie d'une voie nerveuse (matière blanche) qui relie le lobe frontal et le lobe temporal dans l'hémisphère droit, appelée le faisceau arqué droit. Il y avait une assez forte corrélation entre le degré d'anomalie et la sévérité des symptômes.

    La fonction du faisceau arqué de l'hémisphère droit demeure mal connue alors que celle du faisceau de l'hémisphère gauche a été beaucoup plus étudiée. Dans l'hémisphère gauche, ce faisceau connecte les régions de Wernicke et de Broca, qui sont des structures de matière grise importantes pour la compréhension et la production du langage respectivement.

  3. La troisième constatation est en lien avec la deuxième. Il s'agit d'un épaississement de la matière grise dans les deux zones reliées par le faisceau arqué droit.

Bien que ces résultats soient relativement robustes, souligne Zeineh, ils doivent être confirmés par de plus grandes études. "Cette étude est un début", dit-il. "Elle nous montre où chercher."

Psychomédia avec source : Stanford University
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