Réponse à: BISES (surmonter un deuil)

Surnom: BISES
Pays: France
Âge: 26
Sexe: masculin

Bonjour à tous et bravo pour votre site.

Je vous écris au sujet d'une amie proche à moi qui ne va pas bien en ce moment. Elle est devenue très émotive, pleure pour un rien, s'est effondrée suite à ses examens qu'elle a pourtant réussis mais pas comme elle voulait, se sent isolée et perdue parce qu'elle est loin de ses proches (pour suivre ses études).

Dans sa vie de tous les jours elle donne l'impression que tout va bien, tout le monde dit qu'elle est forte.

Il y a un an, elle a perdu son père dont elle était très proche. Elle donne l'impression d'avoir surmonté ce drame, a pris en charge sa famille, mais je sais qu'elle en souffre encore, en secret. Elle se lève la nuit pour pleurer, un an après encore. Je pensais qu'avec le temps elle irait mieux, mais je me demande si son état actuel n'est pas lié à la mort de son père, même si elle ne veut pas l'avouer.

Elle veut qu'on lui remonte le moral, mais n'écoute pas vraiment ce qu'on lui dit. Que lui conseiller, si elle s'enferme dans sa douleur?

Bonjour Bises,

Votre désir d'aider votre amie parle de votre générosité et de votre amour pour elle; je vous en félicite.

Cette amie, selon toute évidence, n'arrive pas à surmonter le deuil de son père. Il arrive souvent que la personne disparue nous manque cruellement quelques mois après son départ, et ce bien plus que dans les jours qui suivent son décès.

Certaines personnes surmontent bien le deuil d'une personne chère. D'autres peuvent prendre des années pour bien intégrer ce deuil et d'autres encore . n'y arrivent jamais.

Il ne s'agit pas de lui «remonter le moral» ce qui n'occasionnerait qu'une souffrance plus grande quelques heures ou quelques jours plus tard. En tant qu'amie, votre présence muette, la qualité de votre contact, la force de votre amitié, tout cela constitue une aide précieuse. Évitez de lui «changer les idées». Dites plutôt : «Oui c'est très dur, je suis avec toi» en la serrant fort ou en la berçant doucement, ou encore en lui prenant délicatement la main. Il est préférable qu'elle vive sa douleur, gentiment accompagnée, et non qu'elle l'évite.

Il n'est pas approprié non plus de «donner des conseils» Faites-lui confiance pour trouver son propre chemin.

Évitez aussi des phrases du genre «Si tu as besoin de parler, appelle-moi .». Dites plutôt : «Je serai chez toi à telle heure et je prépare le souper».

Si votre amie ne remonte pas la pente, peut-être a-t-elle besoin de consulter une aide professionnelle ? Il reste que c'est elle-même qui aura à prendre cette décision : loin de constituer un signe de faiblesse, il représente un geste d'amour pour soi.

Courage à votre amie !

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue